Cancer du sein : annonce et qualité de vie à ne plus négliger !

De l'annonce du diagnostic aux douleurs infligées par les traitements, en passant par les conséquences sociales et la crainte des rechutes, le vécu des femmes atteintes d'un cancer du sein est particulièrement difficile. De l'annonce à la prise en charge, elles auraient toutes souhaité plus de délicatesse, d'informations et de communication. Une enquête auprès des patientes elles-mêmes.

L'annonce : toujours très délicate

Plus de 130 femmes australiennes ayant appris, quelques semaines auparavant être atteintes d'une tumeur maligne au sein, ont répondu à un questionnaire portant sur le vécu de l'annonce du diagnostic et des circonstances dans lesquelles il leur a été présenté. Entre 4 et 13 mois plus tard, la présence d'un éventuel syndrome anxieux ou d'un état dépressif ont été recherchés chez ces patientes. Les auteurs ont identifié une série de facteurs positifs ayant permis une meilleure acceptation de la maladie et de moindres conséquences psychologiques :

  • un temps de préparation au diagnostic ;
  • la présence d'une personne chère ;
  • des explications claires, voire écrites, sur la maladie ;
  • la réponse à toutes les questions posées ;
  • une discussion sur ses sensations ;
  • une attitude rassurante du médecin.

Inversement, ces quatre facteurs se révèlent être source d'angoisse et de dépression :

  • parler lors de l'annonce du diagnostic d'espérance de vie ou de survie ;
  • des répercussions de la maladie et des traitements sur la qualité de vie ;
  • de l'importance de prendre part aux décisions thérapeutiques ;
  • employer le terme « cancer », lequel reste synonyme, pour la majorité des patientes, de mort inévitable.

se révèlent être source d'angoisse et de dépression :

Information et communication : des éléments clés pour cultiver la qualité de vieIl s'agit cette fois d'une étude à long terme portant sur la qualité de vie de femmes allemandes atteintes d'un cancer du sein. Les conséquences psychologiques de la maladie sur une durée de 5 ans, en fonction de la qualité des informations fournies par les médecins, ont été évaluées à l'aide d'un questionnaire.

  • 45% des femmes considèrent les explications insuffisamment claires.
  • 59% auraient souhaité parler davantage avec l'équipe médicale.
  • Les patientes n'ayant pas bien compris les explications qui leur ont été divulguées ont, 4 ans après le diagnostic, une moins bonne qualité de vie.

ns, en fonction de la qualité des informations fournies par les médecins, ont été évaluées à l'aide d'un questionnaire.

Pour le bien-être à long terme des patientes, il est donc primordial de renforcer les échanges entre les malades et l'équipe médicale.Certes, on guérit de plus en plus de femmes, mais on s'attèle aujourd'hui à le faire également de mieux en mieux, en plaçant systématiquement le point de vue de la patiente au centre de toutes les pratiques thérapeutiques, du dépistage à l'intervention chirurgicale. Pour cela, il est nécessaire de changer les mentalités afin d'associer la malade à la prise de décision. Concernant l'annonce, on prône actuellement une réduction du délai de prise en charge à au maximum trois semaines, afin de réduire la durée de l'angoisse tout en laissant le temps de comprendre la situation.Rappelons qu'en France, 300.000 personnes vivent avec un cancer du sein.

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Source : Shofield P.E. et coll., Psychological responses of patients receiving a diagnostic of cance. Annals of Oncology, 14: 48-56, 2003. Kerr J. et coll., Communcation quality of life and age : results of a 5 year prospective study in breast cancer patients. Annals of Oncology, 14: 421-7, 2003.