Cancer du sein : comment éviter les chimio inutiles ?
Comment éviter les chimio inutiles dans le cancer du sein ?
Dr David Elia :
Lorsqu’une femme a un cancer du sein, le clinicien doit entre autres décider de prescrire ou non une chimiothérapie.
Pour prendre cette décision, il dispose de recommandations (ou « guidelines ») qui émergent de plusieurs sociétés américaines et européennes, et qui reposent sur de nombreux critères : nature de la tumeur, identité de la tumeur, taille, virulence, âge de la patiente, etc.
Or, on réalise ainsi beaucoup trop de chimiothérapies parce qu’il est extrêmement difficile de savoir, notamment chez les femmes atteintes de petites tumeurs, si celle-ci sera utile ou non. Et dans le doute, on choisit de faire une chimio.
C’est ainsi qu’au final, 25 à 30% de chimio inutiles sont réalisées.
Un test pour prédire l’utilité d’une chimio
Dr David Elia :
Aujourd’hui, nous disposons d’une nouvelle technologie, la génomique, qui permet, en examinant l’ADN des cellules du cancer, de repérer dans une tumeur, les gènes qui codent pour l’agressivité, la capacité à donner des métastases, les récepteurs à différentes hormones, etc.
Un outil a ainsi été développé pour prédire quelle sera l’efficacité d’une chimio, bien plus sûrement que ne le font nos critères habituels que sont l’âge, la présence ou non de ganglions atteints, la taille de la tumeur, son grade d’agressivité, etc., et en complément de ceux-ci.
Ce test, dénommé Oncotype DX, permet d’obtenir trois catégories de réponses :
- Le risque est élevé : on doit faire une chimio qui va apporter un bénéfice important.
- Le risque est intermédiaire : le test n’apporte aucune information particulière.
- Le risque est faible : il n’y a pas d’intérêt à faire une chimio chez cette patiente, elle ne va pas améliorer son pronostic.
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