Cancer du sein : la participation au dépistage progresse lentement
Dépistage précoce du cancer du sein
Le cancer du sein est le plus fréquent des cancers féminins. On compte ainsi, en France, environ 50.000 nouveaux cas annuels, soit près de 37% des nouveaux cas de cancers féminins. L'incidence du cancer du sein (nombre de nouveaux cas chaque année au sein d'une population donnée) progresse de façon importante et constante depuis 25 ans. Mais un dépistage précoce améliore sensiblement les perspectives, car le cancer du sein est ce que l'on appelle "un cancer de bon pronostic". Selon l'Institut national du cancer (INCa), lorsque la taille de la tumeur est inférieure à 1 cm, sans envahissement ganglionnaire, les chances de survie à cinq ans sont d'au moins 90% alors qu'elles sont de l'ordre de 55% en cas d'atteinte ganglionnaire (plus de trois ganglions envahis). Le nombre de décès par cancer du sein décroît d'ailleurs régulièrement depuis 25 ans, mais reste toutefois à un niveau important (environ 11.000 décès chaque année). Ces différents chiffres illustrent bien toute l'importance du dépistage précoce.
C'est pourquoi le cancer du sein a été le premier à faire l'objet d'un "dépistage organisé", autrement dit mis en place et piloté par les pouvoirs publics et l'assurance maladie. Après plusieurs expérimentations dans les années 1990, un cahier des charges national a été mis sur pied en 2001 et l'ensemble des campagnes de dépistage se déroule désormais sur cette base. Le dépistage, généralisé depuis 2004 à l'ensemble du territoire, s'adresse aux femmes de 50 à 74 ans, ce qui correspond à la tranche d'âge la plus exposée au risque de cancer du sein. Les femmes concernées bénéficient, tous les deux ans durant cette période, d'une invitation à une mammographie de dépistage, à réaliser par le radiologue agréé de leur choix. Cet examen est pris en charge à 100% par l'assurance maladie.
L'évaluation du programme de dépistage organisé du cancer du sein est assurée par l'Institut de veille sanitaire (InVS), chargé notamment de mesurer l'évolution du taux de participation. Le bilan de l'année 2009, qui vient d'être publié, montre que 2,34 millions de femmes ont bénéficié l'an dernier d'un dépistage, ce qui correspond à 53,0% de la tranche d'âge visée. Ce taux ne progresse que légèrement, puisqu'il était de 52,5% en 2008. La progression est en revanche plus marquée par rapport aux premières années de la campagne nationale : 40% en 2004, 45% en 2005, 49% en 2006 et 50,8% en 2007.
Pour l'instant, un seul département - la Haute-Loire - atteint le taux de participation de 70%, qui constitue l'objectif fixé au niveau européen pour considérer qu'une campagne de dépistage offre sa pleine efficacité. Six départements (Cher, Landes, Loire-Atlantique, Lot-et-Garonne, Maine-et-Loire et Morbihan) affichent un taux compris entre 65 et 70% et 22 départements se situent entre 60 et 65 % de participation, soit cinq départements de plus qu'en 2008. C'est Paris qui détient le plus faible taux de participation au dépistage organisé, avec 28,2%. La situation de la capitale s'explique toutefois, pour partie, par une forte densité de gynécologues et le recours, par de nombreuses femmes, à des mammographies de dépistage hors campagne organisée.
Au niveau national, le plan Cancer 2009-2013 s'est fixé l'objectif d'une progression de 15 points du taux de participation. L'effort d'information et de sensibilisation devra donc être encore accentué dans les prochaines années pour espérer atteindre ce résultat.
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