Cancers du sein, activité physique VS douleurs articulaires
Après le traitement d’un cancer du sein, de nombreuses femmes, lorsqu’elles sont ménopausées, suivent un traitement d’hormonothérapie sur plusieurs années – généralement cinq – afin de réduire les risques de récidive. Les anti-aromatases alors administrés sont des médicaments qui bloquent la production d’œstrogènes, hormone féminine susceptible de stimuler la croissance d’éventuelles cellules tumorales. Le suivi de ce traitement n’est pas toujours évident à respecter à cause d’effets secondaires parfois lourds, en tête desquels se trouvent des douleurs articulaires parfois sévères survenant chez près de la moitié des femmes traitées. Réduire ces douleurs aurait donc le double bénéfice d’améliorer la qualité de vie des patientes et de faciliter l’adhésion au traitement, réduisant ainsi les risques de récidive.
Un essai clinique de phase III, mené dans l’Université de Yale (Connecticut) a comparé l’efficacité de l’approche médicamenteuse pour gérer les douleurs à celle d’un programme basé sur la pratique, relativement intense, d’une activité physique. Les 121 patientes incluses dans l’essai devaient avoir initié un traitement aux anti-aromatases depuis au moins six mois, se plaindre de douleurs articulaires et ne pas pratiquer plus de 90 minutes d’activité physique par semaine.
Pendant un an, la moitié des patientes ont été suivies selon la pratique habituelle tandis que l’autre moitié suivait un programme renforcé d’activité physique : chaque semaine les patientes devaient s’astreindre à 150 minutes d’exercices physiques ainsi que deux séances de renforcement musculaire encadrées. L’observance de ce protocole a été bonne puisque 70 % des séances de renforcement musculaire ont été suivies et que les femmes ont augmenté leur activité physique de 159 minutes hebdomadaires en moyenne. Surtout, les douleurs déclarées par les patientes après un an étaient moins intenses dans le groupe avec activité physique (- 29 %) que dans le groupe suivant la médicalisation classique (+ 3 %).
Le suivi des patientes ayant été réalisé par des professionnels hautement spécialisés dans la prise en charge de ce public, il serait important d’évaluer les bénéfices d’une pratique moins encadrée, plus spontanée. Encore une fois, la mise en place de services dédiés à l’accompagnement physique des patients ou des anciens patients semble être primordiale.
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