Cannabis, ecstasy ou nouvelles drogues de synthèse… un retour en force ?
- 1 - Le cannabis, la drogue en tête des substances illicites en France
- 2 - Ecstasy, la consommation de cette drogue repart à la hausse
- 3 - 176 nouvelles drogues de synthèse en France depuis 2008 !
- 4 - Nouvelles drogues, nouvelles "modes" de consommation
- 5 - Drogues : les décès par overdose d’héroïne en baisse
Le cannabis, la drogue en tête des substances illicites en France
Le cannabis est, de loin, la drogue illicite la plus disponible et consommée, expérimentée par 42 % des 18-64 ans (1). Son usage est en nette augmentation entre 2010 et 2014 chez les adolescents mais aussi les adultes ! 11% des 18-64 ans en ont consommé au moins une fois dans l’année contre 4 % en 1992.
François Beck, directeur de l'Observatoire Français des drogues et des toxicomanies (OFDT): « C’est en partie lié à une évolution du marché, avec un net accroissement de l’offre, et notamment de la pratique d’auto-culture d’herbe. D'une manière générale, les jeunes considèrent que le cannabis est très accessible ».
Dans toute l’Europe c’est un véritable plébiscite pour le cannabis : les Européens en consomment jusqu’à cinq fois plus que les autres drogues et ce sont les Français les plus curieux, révélait le dernier rapport de l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies sorti en juin 2015 (2): ils sont 23,1 % en Allemagne a avoir testé la marijuana, 19,9 % en Grande-Bretagne et 8,9 % en Grèce.
Ecstasy, la consommation de cette drogue repart à la hausse
La drogue MDMA/ecstasy (le principe actif de l'ecstasy est la MDMA, pour méthylènedioxyméthamphétamine) n’est pas en reste. Entre 2010 et 2014 (1), la proportion de consommateurs récents (au cours de l'année) d’ecstasy et de MDMA est passée de 0,3% à 0,9% des 18-64 ans.
En 2014, 3,8% des jeunes de 17 ans disaient avoir déjà expérimenté la MDMA ou l’ecstasy. C’est deux fois plus qu’en 2011, en à peine trois ans.
François Beck: « Ce chiffre est équivalent à celui de 2002 quand les comprimés d’ecstasy étaient très recherchés, en particulier dans les espaces festifs. La reprise de la consommation à laquelle on assiste aujourd’hui fait suite à une pénurie observée au plan européen à la fin des années 2000, due à des saisies massives de précurseurs. Les arnaques s’étaient multipliées, entraînant une méfiance et un désintérêt de la part des usagers ».
Puis, au début des années 2010, les fabricants ont exploré d’autres voies de synthèse, relançant ainsi la production de MDMA. « Les comprimés en circulation sont aujourd’hui plus gros et de ce fait plus dosés car le pourcentage de pureté varie assez peu, ajoute-t-il. Leur design est aussi beaucoup plus travaillé, avec des visuels attractifs, souvent en 3D ». C’est pourquoi les usagers les plus jeunes considèrent souvent cette substance comme une nouvelle drogue.
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D’après des interviews d’Anne-Claire Brisacier, chargée d'études et co-auteur du Tendances sur les TSO et François Beck, directeur de l'Observatoire Français des drogues et des toxicomanies (OFDT).