- 1 - Le cannabis, la drogue en tête des substances illicites en France
- 2 - Ecstasy, la consommation de cette drogue repart à la hausse
- 3 - 176 nouvelles drogues de synthèse en France depuis 2008 !
- 4 - Nouvelles drogues, nouvelles "modes" de consommation
- 5 - Drogues : les décès par overdose d’héroïne en baisse
176 nouvelles drogues de synthèse en France depuis 2008 !
L’autre tendance récente importante est l'apparition des nouveaux produits de synthèse (NPS). Ces drogues de synthèse désignent des substances psychoactives qui imitent les structures chimiques et/ou les effets de produits stupéfiants illicites (ecstasy, amphétamine, cocaïne ou cannabis)*. La plupart est vendue sur Internet. Elles ne sont généralement pas interdites à la consommation au moment où elles apparaissent, puisqu’il faut d’abord qu’elles soient identifiées afin d’être classées comme stupéfiants.
Entre 2008 et 2015, 176 nouvelles drogues ayant circulé au moins une fois en France ont été recensées**, et 382 l’ont été dans l’Union européenne**. Les substances les plus souvent identifiées pour la première fois en France en 2014 et début 2015 sont des cannabinoïdes de synthèse et des cathinones (principe psychoactif du khat, une plante cultivée au Yémen et en Afrique de l’Est).
François Beck: « La consommation de ces nouvelles drogues reste rare mais semble se développer ces dernières années; en 2014, 1,7 % des Français déclaraient avoir déjà pris un cannabinoïde de synthèse au cours de leur vie, soit un niveau équivalent à celui des expérimentateurs de LSD ou d’héroïne ».
Nouvelles drogues, nouvelles "modes" de consommation
Quels sont les consommateurs de ces nouveaux produits de synthèse (NPS) ? Certains sont des "psychonautes", des usagers souvent expérimentés, en quête de sensations, rédigeant volontiers des "trip reports" dans lesquels ils décrivent quantités consommées et effets.
François Beck: « Il existe en parallèle dans le milieu festif et alternatif des "free parties", un groupe plus large d’amateurs de produits de synthèse qui recherchent les mêmes effets que ceux des drogues classiques sans maîtriser toutes les subtilités dans le dosage des molécules. Par ailleurs, une frange de la communauté gay, en quête de sensations fortes et d’augmentation de l’endurance sexuelle, se livre à la pratique du "slam" qui consiste à s’injecter des cathinones ».
Enfin, outre les anciens consommateurs d’opiacés des années 1980 qui cherchent avec les NPS à varier les effets de façon récréative, il existe un autre groupe d’usagers ayant pris des stimulants dans leur jeunesse.
François Beck: « Les NPS, perçues comme des substances plus "pures" et contenant moins de produits de coupe leur offrent alors une "occasion" de retenter la consommation de produits sans avoir à sortir de chez eux et affronter les risques inhérents au contact avec le marché illicite traditionnel. Néanmoins, les effets de ces drogues peuvent être inattendus et parfois plus puissants que ce qu'imaginait le consommateur au départ ».
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D’après des interviews d’Anne-Claire Brisacier, chargée d'études et co-auteur du Tendances sur les TSO et François Beck, directeur de l'Observatoire Français des drogues et des toxicomanies (OFDT).