Césarienne sans anesthésie : une femme attaque l’hôpital en justice
Un évènement "tout droit sorti d’un film d’horreur". C’est en ces termes que Delphine Mota, jeune mère de 25 ans, décrit la naissance de sa fille Cali. En novembre 2017, cette américaine accouche par césarienne au Centre médical Tri-City à Oceanside, Californie. Elle poursuit aujourd’hui cet hôpital pour avoir effectué cette opération sans anesthésie et réclame cinq millions de dollars de dommages et intérêts, rapporte le site de la chaîne américaine NBC.
"Arrêtez, je sens tout !"
Enceinte de 41 semaines, Delphine Mota s’est rendue au Centre médical pour que son accouchement soit déclenché. Elle reçoit alors une péridurale pour un accouchement par voie basse. Mais sa pression sanguine chute et les médecins ne détectent plus le rythme cardiaque du bébé. Ils décident alors de réaliser une césarienne en urgence. Selon l’acte d’accusation, le médecin de Delphine Mota aurait tenté de joindre en vain l’anesthésiste de garde. L’équipe médicale aurait alors attaché la jeune femme sur la table d’opération et aurait commencé à l’inciser sans anesthésie. "Une fois que je l’ai senti, je me suis mise à crier 'arrêtez, je sens tout, je sens tout !' et après cela je me suis évanouie de douleur" témoigne la jeune mère sur la chaîne NBC. "Vous ne pouvez pas imaginer. J’aurais préféré donner naissance par voie basse sans médicament qu’être incisée avec un couteau" ajoute Delphine Mota.
Violences gynécologiques et obstétricales
De leur côté, les représentants du centre médical Tri-City ont affirmé à la chaîne NBC que la sécurité des patients et la qualité des soins étaient leurs priorités absolues. Ils ont également assuré que la patiente avait bien reçu une anesthésie avant la chirurgie. En France, les actes ressentis comme violents ou maltraitants pendant un suivi gynécologique ou obstétrical constituent un sujet préoccupant d’actualité. Ainsi, un rapport du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes publié le 29 juin 2018 pointait notamment du doigt un important manque d’information pendant l’accouchement. Cette instance classe parmi les actes sexistes relatifs au suivi gynécologique et obstétrical les "actes (intervention médicale, prescription, etc.) exercés sans recueillir le consentement ou sans respecter le choix ou la parole de la patiente" dont "la pratique d’actes médicaux, voire chirurgicaux, avec une anesthésie défaillante, et ce en dehors d’une situation d’urgence vitale : épisiotomies, suture d’épisiotomie, délivrance artificielle, révision utérine, césarienne…".
Vidéo : L'accouchement par césarienne expliqué en vidéo
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-Les actes sexistes durant le suivi gynécologique et obstétrical. Rapport du Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes, 29 juin 2018.