Cette nouvelle analyse permet de dépister le risque de mort subite
On se demande souvent comment il est possible que même des personnes jeunes meurent subitement d’une crise cardiaque… C'est tout simplement parce que dans la majorité des cas, les personnes atteintes de cardiomyopathie hypertrophique (CMH) ne sont repérées qu’après leur décès. Le CMH est une maladie génétique qui touche la structure de la cellule cardiaque, explique l’Institut de cardiologie de Montréal.
Le muscle devient hypertrophié et ses cellules ont une structure anormale. Cette maladie peut se développer à tout âge, particulièrement à l’adolescence et au début de l’âge adulte. Une à deux personnes sur mille naissent avec cette anomalie génétique et la plupart sont asymptomatiques. Cette pathologie est la principale cause de mort cardiaque subite chez les jeunes.
Des chercheurs de l’Université d’Oxford au Royaume-Uni se sont donc penchés sur le sujet et ont utilisé l’imagerie microscopique pour repérer les mêmes tendances chez les patients vivants.
Le scanner cardiaque pourrait détecter des signes de risque de mort subite
L'équipe de recherche s'est concentrée sur la détection des personnes à risque de mort subite, en recherchant des modèles anormaux de fibres dans le cœur qui pourraient entraîner des rythmes cardiaques potentiellement mortels.
Les chercheurs ont porté leurs efforts sur 50 patients atteints de CMH et 30 volontaires sains. Ils ont alors pu observer un "désarroi" chez les patients vivants atteints d’une maladie cardiaque qui n’avait été observé auparavant que chez les patients après une mort cardiaque subite. Ces patients étaient également plus susceptibles d’avoir un rythme cardiaque anormal.
L’étude a été publiée dans le Journal of the American College of Cardiology. À l'heure actuelle, le calcul du risque d'un patient est basé sur l'épaisseur de sa paroi cardiaque, ses antécédents familiaux, et tout effondrement inexpliqué et tout rythme cardiaque anormal.
La différence avec l'approche des chercheurs d'Oxford ? Ils ont utilisé l'IRM (Imagerie par Résonnance Magnétique) pour examiner des images détaillées de la structure du muscle cardiaque afin de vérifier le "désordre des fibres musculaires".
Cette technique, appelée imagerie par résonance magnétique à tenseur de diffusion, est normalement utilisée sur le cerveau, mais grâce aux progrès réalisés, elle peut maintenant servir pour le cœur.
Une maladie héréditaire courante
Les chercheurs de cette étude expliquent que cette affection est une maladie héréditaire courante qui touche une personne sur 500 aux Royaume-Uni et qui peut être mortelle chez un petit nombre de personnes.
Par exemple, le footballeur Fabrice Muamba a failli mourir d’un arrêt cardiaque lors d’un match, tandis que le fils de David Frost (présentateur de télévision britannique), Miles, est mort subitement en faisant son jogging à 31 ans. Pourtant, de nombreuses personnes atteintes de cardiomyopathie hypertrophique présentent peu ou pas de symptômes d’alerte, et certains sont capables de mener une vie parfaitement normale.
"J’avais cette bombe à retardement en moi"
Le footballeur Fabrice Muamba a expliqué à la BBC : "J’avais cette bombe à retardement en moi." Le docteur Rina Ariga, auteur de l’étude et cardiologue à l’Université d’Oxford a déclaré : "Nous espérons que ce nouveau scanner améliorera notre façon d'identifier les patients à haut risque, afin qu'ils puissent recevoir un défibrillateur cardiaque implantable tôt pour prévenir la mort subite."
Le docteur Steven Cox, directeur général de l'association Cardiac Risk in the Young, a déclaré quant à lui : "Il est fantastique de penser qu'à l'avenir, ces résultats cliniques pourraient être identifiés chez les patients vivant avec une CMH et utilisés pour les aider dans leur diagnostic de routine et dans leur cheminement thérapeutique." Selon ce dernier, la clé de l'identification des personnes à risque dans la population générale est le dépistage cardiaque "à l'aide du test ECG (électrocardiogramme) rentable et non invasif".
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