Les cicatrices, peut-on vraiment les faire disparaître ?
Le Dr Catherine de Goursac, à travers sa pratique quotidienne des techniques d'esthétisme, nous explique qu'il existe différents types de cicatrices et de traitements. Mais s'il est impossible de les enlever, on peut les atténuer de façon très spectaculaire.
Quand peut-on intervenir sur une cicatrice ?
Dr Catherine de Goursac : Le grand public a une notion des cicatrices très différente de celle des médecins. Un peu d'acné, ou une égratignure encore rouge, est immédiatement qualifiée de cicatrice, avant même la fin du processus de cicatrisation (lequel prend 6 mois à un an), et avant de savoir l'aspect final que prendra cette cicatrice. Pour nous les médecins, une cicatrice d'acné est en creux, blanche, ancienne, et elle n'évoluera plus. Le grand public croit également à tort que l'on peut maintenant enlever toutes les cicatrices. Or ce n'est pas vrai, même avec le laser. On peut les améliorer, les aplanir, les atténuer, mais jamais les enlever complètement.
Quels sont les différents types de cicatrice et solutions ?
Dr Catherine de Goursac : Lorsque la cicatrise est rouge, c'est qu'elle est encore en phase de cicatrisation. On peut cependant accélérer ce processus avec des crèmes spéciales.Les personnes méditerranéennes, métisses ou noires, peuvent parfois présenter une hyperpigmentation. C'est la pigmentation post-inflammatoire qui finira par disparaître complètement mais avec beaucoup de temps. On peut aussi activer ce processus à l'aide de crèmes anti-pigmentantes. Lorsque les cicatrices sont très blanches et vieilles, il faut savoir qu'elles finiront par disparaître mais il faudra compter des dizaines d'années. Pour les toutes petites cicatrices gênantes, on peut recourir au maquillage permanent. Cette technique est aussi utilisée autour de l'aréole des seins après une reconstruction mammaire.Pour toutes les autres localisations, la seule façon de stimuler un tout petit peu la recoloration est d'utiliser de la vitamine A acide régulièrement et pendant plusieurs mois. Il faut également tenir compte des différences de relief. Les cicatrices dites hypertrophiques sont blanches, non inflammatoires, mais un peu en relief. Elles sont le plus souvent transitoires, mais il est aussi possible de les atténuer avec des techniques de ponçage, de dermabrasion ou de microdermabrasion. 2 à 3 séances peuvent suffire, parfois plus en fonction du relief. Ce procédé induit une croutelle pendant quelques jours puis une roseur. La cicatrise est donc encore inesthétique pendant quelque temps, mais à terme c'est très satisfaisant. Il est également possible de prévenir une cicatrice hypertrophique en appliquant, juste après l'incision, des petits pansements de silicone pendant plusieurs mois. Les cicatrices dites chéloïdes sont boursouflées, rouges, voire violacées, et induisent parfois des démangeaisons. Elles se manifestent préférentiellement sur certaines zones : décolleté, dos, pubis (cette dernière localisation étant souvent la résultante des césariennes). Ce sont en fait des cicatrices qui ont dépassé le phénomène de cicatrisation, c'est-à-dire qu'elles ont trop cicatrisé. Le traitement repose sur de petites injections régulières de cortisone afin de dégonfler et désenflammer la cicatrisation. 2 à 3 séances par mois permettant d'obtenir une nette amélioration. Et enfin les cicatrices en creux. Les plus fréquentes sont les cicatrices de varicelle et d'acné. Il faut savoir que ce ne sont pas forcément ceux qui font le plus d'acné qui développent des cicatrices. C'est une question de type de peau. Le mécanisme est le suivant : le bouton rouge se rétracte et fait adhérence dans le fond, ce qui forme une cicatrice en creux. Pour les atténuer, nous disposons de traitements de peeling mécaniques ou chimiques, du laser, de la dermabrasion ou microdermabrasion, des peelings forts. On arrive ainsi à diminuer de plus de 70% la profondeur des cicatrices et à redonner un visage presque normal aux personnes les plus touchées. Si les cicatrices sont très nombreuses, on les traite toutes en même temps. En revanche, si elles sont peu nombreuses, il est préférable d'intervenir petit à petit et ne pas utiliser de traitement fort car ils défigurent pendant une quinzaine de jours et donnent un teint rose vif durant 2-3 mois. C'est assez impressionnant. Il faut donc toujours tenir compte du coût psychologique du traitement que l'on choisit.Pour ma part, je préfère la microdermabrasion, qui permet de poncer doucement et progressivement. Après avoir fait une demande préalable auprès de la Sécurité sociale, seules 3 ou 4 cicatrices sont poncées en même temps, tous les quinze jours environ. Après chaque séance, une croutelle se forme pendant 2 à 3 jours, mais celle-ci tend à ressembler à un simple bouton. On aplanit ainsi tout doucement les cicatrices, sans coût social trop important. Quant aux personnes qui souhaitent un traitement plus radical, elles doivent prévoir une dizaine de jours de vacances. Je leur conseille le peeling par rapport au laser, car il s'accompagne d'une rétraction de la peau, ce qui diminue davantage le creux.
Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de E-sante.
Votre adresse mail est collectée par E-sante.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.