Cocaïne et atropine : intoxication potentiellement mortelle
Ces cas d'intoxication ont été initialement localisés dans la région Nord-Pas-de-Calais, puis en Lorraine et en Ile-de-France. Des prélèvements de la poudre incriminée ont révélé la présence d'environ 60% de cocaïne et 30% d'atropine. Parallèlement, des cas similaires ont été signalés dans plusieurs pays d'Europe depuis novembre 2004 (Pays-Bas, Belgique et Italie), où un patient est décédé.
C'est ainsi que la Direction générale de la Santé alerte sur la dangerosité particulière de ce mélange. L'atropine peut entraîner une accélération du rythme cardiaque, et à dose plus élevée, une confusion mentale et des hallucinations, voire un coma avec dépression respiratoire. La consommation de cocaïne associée à une forte quantité d'atropine est donc potentiellement très dangereuse, voire mortelle.En présence d'une personne ayant pu en consommer et qui présente des manifestations psychiatriques aiguës, des troubles de conscience ou des hallucinations, il est nécessaire d'appeler immédiatement le 15 en vue d'une prise en charge.
Dose thérapeutique multipliée par 50 !
L'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) précise que l'atropine est une molécule utilisée en médecine pour certaines affections cardiaques et comme antidote de certaines intoxications (insecticides organophosphorés et carbamates). Les doses thérapeutiques par voie injectable sont de 0,25 à 1 milligramme et par voie orale de 1 à 3 milligrammes par jour. Une dose trop élevée d'atropine va entraîner une multiplicité de symptômes en lien avec le système nerveux végétatif : bouche sèche, constipation, mydriase (dilatation de la pupille), tachycardie (élévation du rythme cardiaque), rétention urinaire, peau sèche, « chaude » et rouge. Une intoxication peut entraîner en outre une agitation avec confusion mentale et des hallucinations, et peut aller jusqu'à une dépression respiratoire et un coma.
Or en France, les échantillons de produits analysés révèlent une teneur de 12 à 70% d'atropine. Ce qui fait que par exemple, un « rail » de 150mg d'une poudre à 33% d'atropine, contient 50mg d'atropine, soit 50 fois plus que la dose thérapeutique. Même si le taux de résorption au niveau de la muqueuse nasale n'est pas connu, cette prise entraîne avec certitude une surdose très importante, expliquant les manifestations cliniques décrites plus haut.
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