Ce qu’il se passe dans votre corps lorsque vous mangez trop
Vous avez tendance à avoir les yeux plus gros que le ventre ? Une fâcheuse habitude dont vous faites souvent les frais avec certains désagréments digestifs bien identifiables peu de temps après le repas. Sensation de lourdeurs, ballonnements... La digestion se fait péniblement.
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La « mummyrexie », le nouveau trouble alimentaire à la modeCe phénomène s’explique aisément. Sous l’effet d’un repas trop copieux, l’estomac (trop) plein se dilate au-delà de sa capacité normale. En plus d’entraîner une sensation de satiété, cela engendre une pression et une gêne lors du passage du bol alimentaire de l’estomac dans l’intestin grêle. "À court terme, [cela] peut provoquer un inconfort digestif et éventuellement un reflux acide, ce qui peut être très désagréable", observe Lauren Harris-Pincus, diététicienne au média Eating Well.
Ce reflux gastro-oesophagien qui se manifeste par une remontée d’une partie du contenu de l’estomac dans l’œsophage, donne un goût aigre et une sensation de brûlure. Encore plus quand la surcharge alimentaire a lieu le soir. C’est "problématique lorsque le repas est consommé à l'approche du coucher, car le fait de s'allonger aggrave les effets et perturbe le sommeil", note encore la diététicienne.
En réalité, ces manifestations digestives constituent la partie émergée de l’iceberg : l’impact d’une surconsommation alimentaire déborde le seul cadre digestif.
Le corps, accaparé par cette lourde tâche digestive, dépense beaucoup d’énergie, ce qui explique la somnolence ou la léthargie post-prandiale.
Une élévation de la glycémie et un risque de surpoids
Face à des repas gargantuesques souvent riches en glucides et en matières grasses, la glycémie (niveau de glucose dans le sang) grimpe en flèche. Problème, cette élévation de la glycémie favorise le stockage des graisses. Et pour cause, en excès, le glucose, qui sert en principe de réserve énergétique (glyogène) aux cellules, ne peut plus être stocké par le foie et les muscles. Ce sont donc les tissus adipeux qui prennent le relais.
Autrement dit, l’excès de sucre finit par être stocké sous forme de graisses indésirables, laissant planer le spectre d’une prise de poids, voire de surpoids, quand les excès alimentaires se muent en habitude.
Autre risque lié à une suralimentation : le diabète de type 2. En effet, à terme, avoir un gros coup de fourchette, avec une trop grande appétence pour les aliments sucrés, ouvre la voie à une résistance à l'insuline, c’est-à-dire que les cellules résistent à l'absorption du glucose apportée par l’insuline.
Une résistance à la leptine et un excès de triglycérides
Autre hormone impactée par cette overdose alimentaire : la leptine. Cette hormone digestive régule les réserves de graisses dans l'organisme. Produite par les cellules adipeuses, elle gère l’appétit en contrôlant la sensation de satiété. C’est elle qui envoie le signal de satiété au cerveau.
Problème, manger trop accroît le risque de résistance à la leptine. Dans ce cas, le message de satiété est brouillé. L’appétit reste élevé, et c’est l’engrenage : avec l’impression d’avoir encore faim, on mange en excès, et on prend du poids.
Enfin, la suralimentation joue aussi sur le taux de triglycérides. En cas de repas trop riches, encore plus quand ils sont associés à un excès de sucre et d’alcool, cela entraîne une hausse de ces lipides. Or l’hypertriglycéridémie constitue un facteur de risque d’athérosclérose (dépôt de graisses sur la paroi interne des artères) et de maladies cardiovasculaires.
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