Coronavirus et accouchement : les mesures prises en France
De nombreuses femmes enceintes dont le terme approche, s’inquiètent pendant cette période de confinement. Pour éviter les risques de contamination, les services de maternité ont pris des mesures. Les visites des enfants et des proches sont interdites pendant le séjour à l’hôpital de la maman et du nouveau-né. Certains établissements n’autorisent pas, non plus, la présence du deuxième parent, et cela, même pendant l’accouchement.
Les organisations de gynécologues Le CNGOF et le SYNGOF indiquent dans un communiqué du 30 mars “Bien entendu, nous comprenons la dureté de cette situation pour les parents, en premier lieu pour la mère pour qui la présence du conjoint est apaisante et rassurante. Mais la vague épidémique inédite à laquelle nous sommes aujourd’hui confrontés nous oblige à réduire au maximum les contacts et le nombre de personnes extérieures aux personnels soignants pour dresser un barrage contre les risques de contamination”.
Dans un communiqué du 27 mars, le CNGOF donnait ses recommandations pour les hôpitaux acceptant la présence d’un accompagnant en salle de naissance. En plus de respecter les gestes barrières, il est demandé :
- Pas de sortie de l’accompagnant de la salle pendant toute la durée de l’accouchement sous aucun prétexte (boire, manger, fumer…). En cas de sortie, il doit quitter définitivement l’hôpital.
- Le deuxième parent doit sonner pour aller aux toilettes.
- Prévoir dans le sac d’accouchement des aliments type barre de céréale, biscuit… un repas sera proposé dans la mesure du possible.
- L’accompagnant ne peut pas accéder aux services d’hospitalisation. Son départ se fait à H2 et il revient pour chercher sa conjointe.
- Pas d’accompagnant en salle de césarienne si elle est nécessaire.
Mise en garde contre les accouchements à domicile de dernière minute
Devant l’impossibilité pour leur conjoint de les assister lors de la naissance, certaines femmes envisagent de se tourner vers l’accouchement à leur domicile. Les sages-femmes ne recommandent pas cette solution, envisagée dans l’urgence. Elles rappellent que cette démarche se prépare longtemps à l’avance.
L’Association Professionnelle de l’Accouchement Accompagné à Domicile (APAAD) et l’Association Nationale des Sages-Femmes Libérale (ANSFL) expliquent "Nous rappelons que la sécurité de l’Accouchement Accompagné à Domicile (AAD) est basée en grande partie sur le suivi global, la sélection anténatale rigoureuse des patientes, la connaissance fine des besoins émotionnels de chaque femme. Dans le contexte actuel, nous ne pouvons répondre de façon sécuritaire à toutes les demandes notamment si le délai avant l’accouchement est court et ne permet, ni suivi adéquat, ni une préparation à la naissance adaptée. Nous appelons donc à la vigilance des sages-femmes, mais invitons également les familles à une réflexion approfondie sur leurs motivations et leurs besoins".
De leur côté, le CNGOF et le SYNGOF ajoutent que les futures mamans doivent prendre en compte les risques auxquels elles s’exposeraient au "regard des difficultés du système de soins actuels". "En cas de problème, les SAMU débordés pourraient ne pas arriver à temps et la réactivité des services d’urgences pour la prise en charge des hémorragies de la délivrance à domicile ne sera pas la même dans la crise sanitaire que nous vivons", expliquent les deux organisations.
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Accouchement à domicile dans le cadre de l'épidémie COVIS-19 : note d'information à destination des professionnels et des familles, Communiqué de presse APAAD et ANSFL