e-sante : Quel programme peut-on proposer ?
Pr Xavier Hébuterne : Il faudrait un dépistage systématique et simple de tout malade hospitalisé. On vient de le voir, le poids et l'albumine peuvent suffire. En fonction de cet état nutritionnel de départ, une stratégie peut être mise en place grâce aux diététiciennes. L'important, c'est donc d'y penser ! Mais à l'heure de la réforme de la tarification à l'activité dans les hôpitaux et les cliniques (T2A), une autre dimension importante est à souligner : la dénutrition a un coût. En effet, elle augmente le coût des soins et donc le remboursement, d'où l'intérêt de pouvoir la coter. Cet argument devrait sensibiliser nos directeurs d'hôpitaux. Nous pensons que des Unités transversales de nutrition devraient voir le jour, afin de s'occuper de manière transversale de la dénutrition des malades dans toutes les unités d'un gros hôpital, mais aussi dans celles des hôpitaux voisins plus petits. C'est précisément le thème d'un des symposiums du congrès de nutrition clinique qui aura lieu à Bordeaux début décembre 2005.
e-sante : A quel moment faut-il initier ce dépistage ?
Pr Xavier Hébuterne : Dès les urgences, avec une réévaluation une fois par semaine, couplée à une évaluation des aliments ingérés. Pour cela, il existe des méthodes simples qui consistent à dire, pour chaque plat, si le malade a consommé 0, 1/4, 1/2, 3/4 ou tout ce qu'il y avait dans son assiette. On peut ainsi prédire les apports énergétiques et protéiques avec une précision de 10%, ce qui est largement suffisant.
* Pr Xavier Hébuterne, chef de service, coordonnateur, Fédération d'hépato-gastroentérologie et de nutrition clinique, Hôpital de l'Archet 2.
(1) Schneider S.M. et coll., « Malnutrition is an independent factor associated with nosocomial infections », British Journal of Nutrition, 92 : 105-111, 2004.
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