Dépression : LSD, ectasy pourraient "réparer" le cerveau
"Réparer" un cerveau qui fonctionne mal, c'est l'étonnante piste abordée par une équipe de l'Université de Californie à Davis (Etats-Unis). Leur hypothèse : recourir à de faibles doses de drogues psychédéliques, comme le LSD ou l'ecstasy, pourrait corriger les dysfonctions structurelles qui accompagnent des maladies comme les troubles anxieux ou la dépression.
De premiers résultats ont été récemment publiés dans la revue Cell Reports. Menés sur plusieurs espèces animales, ils suggèrent que les substances psychédéliques (LSD, MDMA, DMT) ont un effet concret sur la façon dont le cerveau fonctionne.
Chez le rat, le poisson-zèbre ou encore la drosophile (la mouche à fruit), le recours à ces drogues a permis d'améliorer la communication entre les neurones. Les dentrites, ces "branches" qui permettent de recevoir les messages nerveux, sont plus nombreuses, tout comme les synapses qui assurent les échanges entre les neurones.
Le message est plutôt positif, quand on sait que l'atrophie neuronale est soupçonnée d'être impliquée dans la sévérité de la dépression ou des troubles anxieux.
La plasticité du cerveau
"On suppose depuis longtemps que les drogues psychédéliques sont capables de modifier la structure du cerveau, mais c'est la première étude à le confirmer de manière claire", se félicite David Olson, qui a coordonné les travaux.
Aux yeux de ce chercheur, les drogues psychédéliques auraient les mêmes effets que la kétamine, un anesthésiant de synthèse déjà utilisé dans certaines dépressions sévères. Il est notamment salué pour sa capacité à favoriser la plasticité cérébrale.
"Il faut d'habitude plusieurs semaines pour que les antidépresseurs fassent effet. Avec la kétamine, les changements se produisent en quelques heures", soulignait récemment le Pr Philippe Fossati, psychiatre à l'Institut du Cerveau et de la Moelle Epinière (ICM), interrogé par E-Santé.
D'autant que ces effets s'observent à de faibles doses et perdurent après l'assimilation du produit par l'organisme. Mais si ce constat est prometteur, ces résultats sont encore loin d'une application chez l'être humain. Ces travaux n'ont pas encore été appliqués sur les cellules humaines, même en laboratoire.
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