Dépression : moins de risques pour les lève-tôt
C'est une des maladies psychiatriques les plus répandues dans le monde. Rien qu'en France, la dépression touchera une personne sur cinq au cours de sa vie. Et nous ne sommes pas tou.te.s exposé.e.s au même risque.
D'après une étude parue dans le Journal of Psychiatric Research, les horaires de lever et de coucher auraient un rôle à jouer dans le risque de formation de ce trouble mental. Les femmes dites "lève-tôt" seraient les moins vulnérables, suggère l'équipe de l'Université du Colorado à Boulder (Etats-Unis) et du Brigham and Women's Hospital de Boston (Etats-Unis).
Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont suivi, pendant quatre ans, plus de 30 000 femmes âgées de 55 ans en moyenne. Toutes ont rempli un questionnaire visant à évaluer leur chronotype, avec des questions sur leurs horaires de lever et de coucher, leur état de fatigue, leur appétit…
Un effet indépendant
Ces travaux suggèrent que le fait d'être lève-tôt ou couche-tard a un léger impact sur le risque de dépression, même en prenant en compte le rythme de travail ou la durée d'exposition à la lumière, qui sont deux facteurs d'influence.
Dans le détail, les femmes au chronotype plus matinal sont 12 à 27 % moins à risque de développer une dépression que celles ayant un rythme intermédiaire. Les lève-tard, elles, sont 6 % plus exposées à ce trouble mental.
"Cela suggère qu'il existe un effet du chronotype sur le risque de dépression qui n'est pas lié aux facteurs environnementaux ou à l'hygiène de vie", indique Céline Vetter, premier auteur de l'étude.
Plusieurs explications possibles
Plusieurs mécanismes pourraient expliquer l'influence du chronotype sur le risque de dépression. D'abord, la génétique, qui détermine pour moitié notre rythme de vie. Certains gènes impliqués dans les rythmes circadiens sont aussi soupçonnés de jouer un rôle dans la dépression.
L'autre explication possible, c'est l'exposition à la lumière, qui est reconnue pour influencer l'apparition d'une dépression. "On peut aussi imaginer que votre durée d'exposition à la lumière, et la qualité de celle-ci, influencent votre chronotype, rappelle Céline Vetter. La prochaine étape consistera donc à séparer les rythmes d'exposition à la lumière et la génétique du chronotype pour évaluer le risque de dépression."
En attendant de tels travaux, les couche-tard pourront se rassurer : ces travaux ne constituent pas une sentence irrévocable. De nombreux facteurs influencent le risque de dépression, comme la qualité du sommeil, l'activité physique, l'alimentation…
Vidéo : La dépression expliquée en vidéo
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Dépression – mieux la comprendre pour la guérir durablement, Inserm, consulté le 18 jui 2018