Dépression et Prozac® chez l'enfant
Trop souvent confondus avec la “crise de l'adolescence” par les parents, les enseignants et les médecins, la dépression de l'enfant ou de l'adolescent est largement ignorée ou banalisée, en dépit des risques de suicide qu'elle comporte. De plus, cette maladie doit faire évoquer l'existence d'un problème de maltraitance, d'abus sexuel, de viol, etc.
Certes, les dépressions enfantines sont aujourd'hui reconnues, mais elles restent mal détectées et trop tardivement traitées. Pourquoi ? En plus des fausses idées, ces maladies restent assez difficiles à reconnaître car il n'existe pas de signaux d'alertes très évidents. Parmi les signes spécifiques à repérer, citons : l'anxiété de la séparation, les plaintes somatiques (par exemple un mal de ventre), les troubles de l'alimentation, l'hypersomnie et la chute brutale des résultats scolaires. Par ailleurs, certains signes les plus évocateurs n'attirent même plus l'attention de l'entourage, comme une apparente tristesse, un refus scolaire, des fugues, la consommation de drogues ou d'alcool.
Pourtant, comme pour l'adulte, la dépression est une affection que l'on doit détecter au plus tôt afin de la traiter au plus vite. Malheureusement, les antidépresseurs n'ont que rarement fait leurs preuves d'efficacité chez les enfants. Et sans ce rapport bénéfices/risques, la liste des spécialités pharmaceutiques dont disposent les médecins est limitée. En fait, même s'ils les utilisent, les pédopsychiatres n'ont guère d'essai démontrant le bien-fondé de l'utilisation des antidépresseurs chez leurs jeunes patients déprimés.
D'où tout l'intérêt de cette étude ayant comparé les effets du Prozac® à un placebo pendant deux mois chez 122 enfants de 8 à 13 ans et 97 adolescents de 13 à 18 ans. Les résultats démontrent une très nette supériorité d'efficacité de cet antidépresseur. Malgré quelques céphalées, les auteurs précisent la très bonne tolérance des jeunes au Prozac®.
Certes, on aurait aimé avoir un peu plus de détails, par exemple à propos des facteurs de prédiction (âge, sexe, forme de dépression ), mais cet essai a le mérite d'apporter enfin des arguments scientifiques aux thérapeutes de nos enfants.
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