Diabétiques, soyez aux petits soins avec vos gencives
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Les signes d’alerte d’une parodontite

En règle générale, chez une personne diabétique ou non, l’impression visuelle de « dent plus longue » incite à consulter. En réalité, il n’est est rien, c’est une partie de la racine de la dent qui est dévoilée du fait de la rétractation de la gencive. La mobilité des dents est la seconde raison pour consulter, liée à l’atteinte des tissus de soutien de la racine de la dent, notamment de l’os de la mâchoire. La migration dentaire inquiète aussi les patients : à force de taper sur la face arrière des dents, la langue va les déplacer. Elles auront tendance à s’ouvrir en éventail avec de larges espaces interdentaires.

Enfin, des abcès gingivaux répétés sont un autre signe d’alerte.

Il n’est pas rare qu’une parodontite chez une personne en surpoids passé la cinquantaine puisse révéler un diabète méconnu.

Les clés d’une hygiène buccale

Du fait de ce surrisque de maladie parodontale, il est recommandé deux visites annuelles chez le dentiste pour tous les patients diabétiques.

Malheureusement, ça n’est pas toujours le cas. Les enquêtes ENTRED chez les diabétiques et les données de l’Assurance Maladie montrent que de 2001 à 2013*, les consultations dentaire et cardiologique sont les examens recommandés les moins suivis. En effet, seuls 36,2 % des diabétiques se rendent annuellement chez leur dentiste ; un chiffre qui n’a quasiment pas progressé depuis 2001.

Le bon équilibre du diabète est aussi la condition sine qua non de la bonne santé gingivale et dentaire : lorsque le diabète est mal équilibré (hémoglobine glyquée >7% ou 8 %), l’inflammation gingivale s’en trouve accrue, de même que le risque de parodontite.

Le plus gros du travail de prévention revient à la personne elle-même, qu’elle soit diabétique ou non. Pour éviter le premier stade de la maladie, à savoir la gingivite, un détartrage, un brossage rigoureux deux fois par jour avec une brosse à dent souple est essentiel. A noter le temps de brossage moyen s’élève à 37 secondes seulement ! *

Le soin est à compléter par le passage d’un fil dentaire ou de brossettes interdentaires le soir. Ces mesures suffisent à prévenir la gingivite mais aussi à l’enrayer.

L’hygiène ne concerne pas que les dents, mais aussi les muqueuses où se nichent les bactéries impliquées dans la parodontite afin de compléter la décontamination. D’où l’intérêt du bain de bouche. Il faut distinguer ceux prescrits par le chirurgien-dentiste fortement antiseptiques contenant le plus souvent de la chlorhexidine dont l’usage est limité dans le temps, des bains de bouche à usage quotidien en complément du brossage. Il limite l’adhésion de la plaque dentaire sur la surface des dents et des muqueuses. Ils doivent être gardés dans la bouche au moins trente secondes.

Dr Christophe Lequart : « Rien n’est acquis : après une première maladie parodontale, la reprise de la parodontite guette. D’où des recommandations hygiéniques qui montent alors d’un cran : trois brossages par jours pendant deux minutes et passage des brossettes interdentaires matin et soir. En effet, ces espaces étant beaucoup plus larges liés à la fonte osseuse, le fil dentaire ne suffit plus ».

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Source : *Actes du Colloque National de Santé Publique de l’UFSBD, le 8 octobre 2015 www.ufsbd.fr
D’après un entretien avec le Dr Christophe Lequart, chirurgien-dentiste et porte-parole de l’UFSBD (Union française de la santé bucco-dentaire).