Enfin une piste pour expliquer la surdité en cas de traitement par la cisplatine
Un risque accru de surdité sous cisplatine lié à certaines versions du gène ACYP2
La cisplatine est un agent de chimiothérapie très largement utilisé contre de nombreux cancers, chez les enfants comme chez les adultes. Parmi les effets indésirables observés figure la perte auditive qui, chez les jeunes enfants peut entrainer un défaut d’acquisition du langage. A partir de certaines doses de cisplatine, on estime ainsi que 70 % des enfants souffrent d’une perte d’audition sévère au point de nécessiter un appareillage. Pourtant, les mécanismes biologiques qui relient ce traitement à l’audition sont encore inconnus et aucun indice ne permettait jusqu’à présent de savoir quels patients risquaient cet effet secondaire… Une équipe de chercheurs s’est penchée sur la question et à identifié un premier point d’achoppement : le gène ACYP2.
En réalisant une analyse globale du génome de plus de 200 jeunes patients, les chercheurs sont parvenus à identifier un gène dont certaines versions seraient associées à la survenue d’une perte auditive sévère. Lorsqu’un enfant possède la « mauvaise » version du gène, il est plus exposé au risque d’atteinte auditive lors du traitement qu’un autre enfant qui serait porteur d’une « bonne » version. La protéine ACYP2 est présente dans certaines cellules de la cochlée, organe en forme de spirale de l’oreille interne, où le signal sonore est transformé en signal nerveux, « audible » pour notre cerveau ! Le lien précis entre le traitement au platine et la perte d’audition reste à établir, mais une piste de travail est ouverte et un premier moyen de prédire le risque de surdité semble acquis.
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