Fièvre : les signes de gravité
Trois cas de figure doivent inquiéter en cas de fièvre et faire consulter son médecin traitant ou son pédiatre :
- Un enfant dont le comportement est anormal, qui refuse de jouer ou de s’alimenter, reste prostré, ne réagit à aucune stimulation, se plaint de maux de tête, manifeste une détresse respiratoire (respiration rapide et saccadée), est pâle ou cyanosé (pourtour de la bouche et extrémités bleutées), a un état de conscience altéré, émet de faibles cris ou des grognements … doit faire consulter en urgence son médecin traitant, y compris si la fièvre n’est que de 38,5°C.
- De plus, une raideur de la nuque ou une éruption cutanée de type purpura doivent faire consulter les urgences hospitalières. Cette dernière correspond à des taches rouges ou violacées sous la peau dues à des hémorragies. Le test à la vitropression est utile. Il consiste à appuyer sur une lésion de la peau avec une lame de verre transparente afin de chasser le sang des vaisseaux de la zone comprimée. Si les lésions ne disparaissent pas, c’est bien un purpura (sortie des globules rouges hors des vaisseaux).Dans ce cas, il peut s’agir d’une infection bactérienne appelée Purpura fulminans pour la forme la plus sévère et peut être associée à une méningite.
- Enfin, certains enfants de par leur âge, c’est-à-dire moins de trois mois, sont davantage exposés à des infections potentiellement graves. Ils doivent être vus rapidement par un médecin quel que soit le niveau de fièvre ou leur comportement. Cette conduite à tenir est identique avec les enfants souffrant de maladies chroniques les exposant aux infections sévères.
Dr François Angoulvant : « Parmi les idées reçues qui ont la vie dure, celle que la fièvre entraîne des lésions céréales. C’est absolument faux ! Couvrir l’enfant est contre-productif et lui donner un bain est inutile. De plus, il ne faut pas hésiter à donner du paracétamol à son enfant si celui-ci n’est pas confortable. L’en priver avant le rendez-vous médical est inutile : que l’enfant soit sous paracétamol n’empêchera pas le soignant de poser un diagnostic. Enfin, certains parents pensent que sans paracétamol, la fièvre va grimper sans limite. Ce n’est absolument pas fondé ».
Parents : Observez, agissez, surveillez !
Les trois bonnes attitudes en cas de fièvre de l’enfant ont été identifiées par l’association Courlygones , réunissant des professionnels de santé, des spécialistes de la petite enfance et des parents :
Observez : Un enfant « inconfortable » est rouge, n’est pas en forme, semble chaud. Prenez sa température par voie rectale, c’est le premier des réflexes.
Agissez : Déshabillez-le, proposez-lui souvent à boire et alimentez-le normalement. Donnez-lui uniquement du paracétamol en sirop, poudre ou suppositoire :15mg/kg de poids corporel toutes les six heures, avec un délai minimal de quatre heures entre deux prises.
Surveillez : S’il se comporte comme d’habitude, poursuivez le paracétamol et surveillez-le pendant 48h. Il faut appeler le médecin si la fièvre persiste au-delà de ce délai et si son comportement devient inhabituel ou si l’aspect de sa peau change.
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(1) Arch Int Pediatr 2015 ; 22 : 352-9 ; (2) Eve Golfier, Agathe Aprahamian, Anne Rouault, Gérard Chéron, François Angoulvant. Connaissance de la fièvre par les parents. Journée Parisienne de Pédiatrie ; 8 octobre 2016
D’après un entretien avec le Dr François Angoulvant, pédiatre, Service Urgences Pédiatriques, HU-Necker Enfants Malades (Paris) à l’occasion des Journée parisiennes de Pédiatrie (7-8 octobre 2016).