Gastro-entérite : comment le lait maternel agit sur les symptômes des bébés
Quel est l’influence du lait maternel sur les symptômes de la gastro-entérite ? Des chercheurs de microbiologie et en virologie de plusieurs universités dont le Baylor College of Medicine (Houston, Etats-Unis) révèlent dans une étude publiée dans Nature Communication le 27 novembre 2018 que la composition du lait maternel en sucre et en bactéries jouerait un rôle sur les infections à rotavirus comme celles de la gastro-entérite.
Redéfinir l’implication du lait maternel
Les chercheurs sont partis d’une observation simple : les infections gastro-intestinales à rotavirus causent des diarrhées et des vomissements dangereux chez les enfants de moins de cinq ans, à l’exception des nouveau-nés de moins de 28 jours qui ne présentent généralement pas de symptômes lorsqu’ils sont infectés. Ils ont voulu comprendre pourquoi certains bébés développaient des symptômes à fort risque de déshydratation et d’autres non.
Ils ont alors découvert que les interactions entre les sucres, le microbiote (l’ensemble des micro-organismes) du lait maternel et le microbiote intestinal du nourrisson auraient une influence sur les infections virales du bébé. Plus précisément, les chercheurs se sont rendus compte que certains sucres spécifiques du lait maternel augmentant la probabilité d’infection sont présents dans le lait des mères de nouveau-nés qui développent des symptômes lorsqu’ils sont infectés.
Certains laits maternels pourraient donc participer à l’expression des symptômes de l’infection. Une découverte qui va à l’encontre de ce qui était jusqu’ici supposé, à savoir que "le lait maternel [renforcerait] la protection du nouveau-né contre l'infection à rotavirus et que la présence de sucres dans le lait maternel pouvait réduire la probabilité d’infection d'autres rotavirus" note la docteure Sasirekha Ramani, co-autrice de l’étude citée dans un communiqué du Baylor College of Medicine.
Améliorer la recherche de vaccins
Les chercheurs souhaitent désormais utiliser ces résultats pour mieux lutter contre les infections virales des nourrissons. Ainsi, comme le résume le docteur Lars Bode, co-auteur de l’étude également cité dans le communiqué du Baylor College of Medicine, "comprendre comment les rotavirus et d’autres pathogènes peuvent tirer profit des composants du lait maternel peut guider le développement de nouvelles stratégies de vaccinations permettant de rester en tête dans la course aux armements entre l’hôte et son pathogène".
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Mother’s milk influences neonatal rotavirus infection, Communiqué du Baylor College of Medicine, 27 novembre 2018