Grands prématurés : un suivi reste nécessaire tout au long de l'enfance

Chaque année en France, 10.000 enfants naissent grands prématurés, avant sept mois de grossesse. Les avancées médicales ont permis d'améliorer leur survie. Mais, en grandissant, ces enfants sont susceptibles de présenter des troubles du développement et de connaître des difficultés d'apprentissage.

Suivi médicales des enfants nés grands prématurés

Aujourd'hui, les grands prématurés représentent 1,3% des naissances, soit environ 10.000 nouveau-nés par an en France. Avec les progrès thérapeutiques, leur prise en charge s'est beaucoup améliorée. Cependant, la grande prématurité peut avoir des conséquences sur le devenir de l'enfant.

L'étude Epipage (épidémiologie sur les petits âges gestationnels), lancée par l'Institut de veille sanitaire (InVS) en 1997, s'intéresse à la santé de ces grands prématurés pendant leur croissance. L'étude a suivi des enfants nés grands prématurés et nés à termes en vue de comparer leur état de santé à l'âge de cinq ans et leur situation scolaire à l'âge de huit ans. Les résultats, récemment publiés, montrent que la survenue d'un handicap moteur, sensoriel et cognitif est plus fréquente chez les grands prématurés que chez les enfants nés à terme. L'étude montre également que ces enfants reçoivent souvent des soins spécifiques.

A l'âge de cinq ans, environ 40% des enfants nés prématurés présentaient un trouble moteur (paralysie cérébrale), un retard intellectuel ou une déficience sensorielle (visuelle et auditive). Si la majorité a seulement un handicap léger, ils sont quelques-uns à vivre avec des séquelles graves : paralysie cérébrale sans marche possible, retard intellectuel sévère, cécité et surdité. L'étude souligne aussi que les troubles du comportement sont deux fois plus fréquents. A l'âge de cinq ans, 21% des grands prématurés présentent des troubles émotionnels et 18% sont hyperactifs, contre 9% des enfants nés à terme. A l'âge de huit ans, seulement 1% des enfants nés à terme sont placés en institution spécialisée. Parmi les grands prématurés, ils sont en revanche 5% à être scolarisés dans ce type d'établissement. Et lorsqu'ils sont dans une classe ordinaire, 18% ont redoublé au moins une fois, contre 5% pour les enfants nés à terme.

Les grands prématurés bénéficient d'une prise en charge spécifique, notamment pour ceux atteints de déficiences motrices et sensorielles. L'étude montre qu'à l'âge de cinq ans, un tiers d'entre eux était suivi par un professionnel de santé (orthophoniste, kinésithérapeute, psychiatre...) ou en structure médico-sociale ou médico-éducative. Entre cinq et huit ans, le nombre d'enfants dans ce cas augmente, jusqu'à atteindre 50% de ceux concernés par une déficience (contre 36% pour ceux nés à terme et présentant une déficience).

Dans la majorité des cas, ces enfants bénéficient d'un accompagnement orthophonique ou psychologique. Cette évolution dans le pourcentage des enfants suivis traduit un retard au diagnostic, mais aussi la méconnaissance des séquelles éventuelles de la grande prématurité. L'étude Epipage montre ainsi la nécessité de prendre en charge, dès la naissance et au cours de la petite enfance, ces grands prématurés. Elle confirme également l'intérêt d'évaluer les interventions effectuées durant ce suivi.

Les résultats de l'étude peuvent être consultés sur le site de l'InVS, dans le dernier numéro du Bulletin épidémiologique hebdomadaire www.invs.sante.fr

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