Grossesse tardive : les garçons plus à risque d’avoir des problèmes cardiaques plus tard
Les petits garçons issus d’une grossesse tardive auraient plus de risques de développer des maladies cardiaques en grandissant, selon une étude de l’Université de Cambridge menée sur les rats.
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Pour cette étude, les chercheurs britanniques ont étudié des rates enceintes dont l’âge correspondrait à 35 ans ou plus pour une femme. Cette espèce a, en effet, une biologie similaire à celle des humaines.
Les scientifiques ont remarqué que le placenta des rongeurs assure moins efficacement le transport de nutriments et d’oxygène entre le fœtus et la mère plus cette dernière est âgée.
Le Dr. Tina Napso, auteure principale de la recherche, explique "une grossesse à un âge avancé est une situation coûteuse pour la mère, dont le corps doit décider comment les nutriments sont partagés avec le fœtus. C'est pourquoi, dans l'ensemble, les fœtus ne se développent pas suffisamment pendant la grossesse lorsque la mère est plus âgée”.
En effet, les bébés de "maman sur le tard" ont une tendance à être plus petit que les autres.
Par ailleurs, l’étude montre que l’efficacité amoindrie du placenta lors d’une grossesse tardive affecte plus particulièrement la santé des mâles. Ils sont plus susceptibles de souffrir d'hypertension artérielle ou de problèmes cardiaques en grandissant par rapport à ceux nés de mères jeunes.
Mères âgées : les filles n’ont pas le même risque
Les ratons femelles n'ont pas les mêmes risques que les mâles. L'équipe précise que le placenta présentait même pour elles “des changements bénéfiques de la structure et des fonctions qui favorisent la croissance fœtale”. Elles se développent ainsi généralement mieux que les fœtus femelles d’une mère jeune.
Le Dr. Tina Napso explique "Nous savons maintenant que la croissance ainsi que l'expression des gènes dans le placenta sont affectées chez les mères plus âgées en fonction du sexe du bébé : les modifications du placenta chez les fœtus de sexe masculin sont généralement préjudiciables."
Le Dr Amanda Sferruzzi-Perri qui a aussi participé à la recherche, ajoute “L'âge moyen de la première grossesse chez les femmes devenant de plus en plus élevé, il est très important de comprendre comment l'interaction de l'âge de la mère et du sexe du bébé détermine la grossesse et la santé future de l'enfant”.
"Cette nouvelle compréhension du développement et de la fonction du placenta pourrait contribuer à une meilleure gestion des grossesses humaines et à la mise au point d'interventions ciblées visant à améliorer la santé à long terme des enfants nés de mères plus âgées", conclut le Dr Tina Napso. Toutefois, l’équipe précise que des recherches complémentaires sur l’Homme seront nécessaires.
Grossesses tardives : de plus en plus nombreuses en France
Il est plus difficile de tomber enceinte naturellement après l’âge de 35 ans. Malgré ce couperet, le nombre de grossesses tardives - c’est-à-dire que la future maman à plus de 38 ans - augmente. Selon l'Enquête nationale périnatale réalisée par l'INSERM et la DRESS, il y a 3 ans, le taux est passé de 15,9% en 2003 à 21% en 2016. Les mères sur le tard sont plus nombreuses en Île-de-France (+24,7%), et plus particulièrement à Paris (30,9%). Elles sont également nombreuses dans le département du Rhône (+25,7%) et en région PACA (+23,6%).
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Advanced maternal age compromises fetal growth and induces sex-specific changes in placental phenotype in rats, Scientific Reports, 28 novembre 2019