Hépatite E du rat : un premier cas de contamination chez l’humain
Elle était jusqu’ici réservée aux rongeurs. L’hépatite E du rat, aussi appelée HEV du rat, a été identifiée chez un homme de 56 ans à Hong Kong (Chine). Yuen Kwok-young, professeur en microbiologie à l’université de Hong Kong a déclaré lors d’une conférence de presse le 28 septembre 2018 que cette découverte constituait un "signal d’alarme pour améliorer l’hygiène environnementale et empêcher les rats de se multiplier", rapporte le South China Morning Post.
Transmission alimentaire ou mutation du virus ?
Le diagnostic a été rendu après une série de tests menés sur le patient. Celui-ci présentait en effet des troubles de la fonction hépatique récurrents suite à une greffe du foie. Les médecins découvrent alors que l’homme est porteur d’une souche d’hépatite E très différente de celle qui affecte habituellement les humains.
Mais comment le HEV du rat a-t-il pu passer d’un rongeur à un humain ? Les médecins de l’université de Hong Kong évoquent la piste de la transmission alimentaire du virus : le patient aurait pu être infecté en consommant des aliments contaminés par des excréments de rongeurs. Une autre piste est celle d’une transmission du virus par morsure, incident que le quinquagénaire n’aurait pas déclaré aux médecins. Enfin, la dernière piste, plus inquiétante, est celle d’une mutation du virus de l’hépatite E du rat : "Est-ce parce qu’après une certaine période, les changements génétiques du virus chez les rats sont suffisants pour infecter un être humain ?" interrogent les médecins dont les propos sont rapportés par le South China Morning Post. À ce jour, le patient a retrouvé un état de santé "tout à fait normal" après avoir reçu de la ribavirine, un médicament antiviral utilisé pour traiter les infections chroniques à hépatite E.
Jaunisse, fièvre, douleurs abdominales…
L’hépatite est une inflammation du foie causée soit par des substances toxiques (comme l’alcool) soit par des virus. Actuellement, 5 virus (A, B, C, D et E) ont été identifiés. L’infection par le virus de l’hépatite E reste le plus souvent sans symptômes mais "des formes symptomatiques ressemblant à celles de l’hépatite A avec présence d’ictère (ou jaunisse, ndlr) peuvent apparaître après une incubation de deux à huit semaines" rappelle Santé Publique France dans son Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire publié le 11 septembre dernier. De la fièvre, des douleurs abdominales, des vomissements et une anorexie sont alors relevés.
Les cas d’hépatite E dont la fréquence augmente en France découlent d’une transmission alimentaire de souche du virus d’hépatite E du porc, du sanglier ou du cerf, des souches cousines du HEV du rat. Selon Santé Publique France, les aliments en cause sont principalement le foie et les préparations à base de foie crus ou peu cuits.
Vidéo : Hépatites
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First human case of rat hepatitis found in Hong Kong, BBC, 28 septembre 2018
Fiches maladies : Hépatites virales. Institut Pasteur, Mars 2013
Surveillance de l’hépatite E en France, 2002-2016 Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, Santé Publique France, 11 septembre 2018