L’immunothérapie : la nouvelle arme contre le cancer
Rendre tout le potentiel aux défenses naturelles de l’organisme
Stratégie thérapeutique on ne peut plus élégante : l’immunothérapie consiste à rendre tout leur potentiel aux lignes de défenses naturelles de l’organisme. En effet, notre système immunitaire est supposé reconnaitre et détruire les cellules tumorales, mais des mécanismes d’évasion ou de camouflage permettent généralement aux tumeurs de lui échapper. Selon les situations, deux stratégies sont alors possibles : réactiver un système immunitaire qui est activement réduit au silence par les tumeurs ou bien, lorsqu’aucune réaction immunitaire ne s’est développée, éduquer les lymphocytes pour qu’ils reconnaissent les cellules tumorales et puissent ainsi organiser une réponse adéquate.
Comme à chaque printemps, le congrès de l’American Society of Clinical Oncology (ASCO), draine les résultats les plus marquants de l’année passée en termes de recherche clinique en oncologie. Cette année encore, les résultats des essais cliniques d’immunothérapie sont en bonne place sur le devant de la scène. Non seulement ces approches s’imposent souvent face aux chimiothérapies conventionnelles dans les cancers du poumon, de la vessie, dans le lymphome de Hodgkin, le mélanome, mais cette année ouvre aussi des perspectives pour des cancers qui, jusqu’à présent, ne faisaient pas partie des bénéficiaires potentiels. Parmi eux, les cancers du foie et certains cancers colorectaux.
Une réponse aux traitements et une survie accrues
Concernant le carcinome hépatocellulaire avancé, un essai de phase I/II a montré que l’immunothérapie anti PD-1 (nivolumab) permettait une augmentation drastique de la survie (62% à 12 mois contre 30% avec le traitement utilisé actuellement) et qu’elle n’entrainait pas d’effets secondaires rédhibitoires.
Dans le cas des cancers colorectaux, les résultats ouvrent des perspectives intéressantes à double titre : l’essai clinique montre tout d’abord que des patients voient leur temps de survie sans progression s’allonger considérablement grâce à l’anti PD-1, mais il permet aussi de faire progresser considérablement la capacité de prévoir la réponse à ce traitement. En effet, les patients atteints de cancer colorectal qui bénéficiaient de l’anti PD-1 étaient ceux dont la tumeur portait une mutation dans un gène impliqué dans la réparation de certaines anomalies de l’ADN. Ces mutations sont par ailleurs retrouvées dans d’autres cancers, reste à savoir si leur présence est alors aussi synonyme d’efficacité de l’immunothérapie.
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