Les inégalités face au cancer au cœur du troisième Plan cancer
Pour que chacun bénéficie des meilleures chances de guérison
L'Institut national du cancer (INCa) organisait le 4 décembre la quatrième édition de ses rencontres annuelles à la Cité Universitaire Internationale de Paris. Cette année, la réunion était consacrée aux inégalités face au cancer.
Ce sujet constitue « l'un des trois thèmes transversaux du Plan cancer 2009-2013 », comme l'a rappelé Agnès Buzyn, présidente de l'INCa, mais des progrès sont encore attendus pour que chacun bénéficie des meilleures chances de guérison.
La journée a également été marquée par l'intervention du Président de la République, François Hollande, qui a annoncé la préparation d'un troisième Plan cancer pour 2014 pour une durée de cinq ans.
Les inégalités face au cancer ont eu tendance à s'accroître ces dernières décennies
Les inégalités apparaissent dans plusieurs domaines.
La présidente de l'INCa a notamment rappelé que « la mortalité par cancer est deux fois plus forte dans le Nord-Pas de Calais que dans le Sud ou à Paris » ou que le risque lié au tabagisme touche plus les chômeurs que les cadres.
Un chiffre a également marqué les esprits au cours de la journée : le risque de mourir d'un cancer entre 30 et 65 ans est, d'après Annie Thébaud-Mony, directrice de recherche à l'Inserm, deux fois plus élevé chez les ouvriers que chez les professions libérales, la France détenant le triste record des inégalités face à la maladie en Europe...
Pour Mme Buzyn, « la prévention, les dépistages et les traitements ont bénéficié de façon plus importante aux catégories les plus favorisées ». En d'autres termes, l'innovation a d'abord bénéficié aux plus aisés.
Parmi les inégalités mises à jour lors de cette réunion, la sociologue Anne-Marie Waser a présenté celles concernant le maintien et le retour au travail. Moins d'un agriculteur sur deux (45%) est de retour au travail deux ans après son diagnostic contre près de trois-quarts des professions « intermédiaires », comme les enseignants.
Intervenant lors de cette journée, Jacques Raynaud, Président de la Fondation ARC pour la recherche sur le cancer, a rappelé l'engagement de la Fondation dans ce domaine, tout comme dans l'étude et la prise en charge des cancers liés à des expositions professionnelles.
La journée a été clôturée par le Président de la République, François Hollande. Il a tout d’abord salué l'action de l'INCa, « considéré comme un modèle pour l'Europe et comme une référence pour d'autres grandes pathologies » ainsi que la mobilisation des associations, dont la Fondation ARC. Le Président de la République a également annoncé le lancement d'un troisième Plan cancer en 2014, dont la préparation sera coordonnée par Jean-Paul Vernant, professeur d’hématologie à l’Université Pierre et Marie Curie.
Ce nouveau Plan se déclinera autour de cinq axes prioritaires :
- la prévention, afin notamment de réduire les inégalités dans l'information et le dépistage ;
- la recherche, autour de deux priorités : le développement de la médecine personnalisée (sur ce sujet, voir l’engagement de la Fondation ARC annoncé lors de son lancement le 23 octobre dernier), et la coordination des structures de recherche et de soins, pour que « les patients soient les acteurs de leur propre traitement » ;
- la prise en charge, qui va évoluer du fait du vieillissement de la population ;
- la formation des médecins, et notamment des médecins généralistes ;
- la vie pendant et après la maladie : une campagne d'information du Ministère du travail sera lancée sur les droits des malades pendant leur activité professionnelle ; pour les enfants, le Plan cancer devra « favoriser le retour sur les bancs de l'école de ceux qui ont dû s'en absenter pour suivre un traitement ».
Chacun de ces axes devra permettre de faire reculer les inégalités énoncées pendant les rencontres de l'INCa. Le Président de la République a d’ailleurs souligné que « le Plan cancer sera un plan de lutte contre les inégalités ».
Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de E-sante.
Votre adresse mail est collectée par E-sante.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.