Les agressions de médecins battent un nouveau record en 2017
Le nombre d'agressions en l'encontre de médecins a battu un nouveau record. En 2017, 1 063 généralistes ou spécialistes ont été victimes de violences verbales ou physiques. Du jamais vu, selon l'Ordre des médecins qui signe cet observatoire. Et cette hausse est malheureusement régulière depuis plusieurs années.
Le classement change, mais le profil des agressé.e.s reste le même que les années précédentes. Les médecins généralistes représentent, à eux seuls, 61 % des déclarations d'incidents. Suivent ensuite les ophtalmologues (58 incidents), les psychiatres (33 incidents) et les dermatologues (25 incidents).
Ces altercations se produisent, le plus souvent, dans le cadre d'un exercice libéral, au sein d'un cabinet situé en centre-ville. Mais une évolution majeure se remarque : pour la première fois, les femmes sont davantage agressées que les hommes. En 2017, elles constituent 51 % des violences.
Prise en charge et temps d'attente
Quatre régions concentrent la majorité des déclarations : Provence-Alpes-Côte-D'azur (163), Hauts-de-France (135), Île-de-France (129) et Auvergne-Rhône-Alpes (125). Deux départements se distinguent par un nombre particulièrement élevé d'altercations : le Nord et les Bouches-du-Rhône, qui sont les seuls à dépasser 100 déclarations sur l'année 2017.
Le profil de ces agressions varie assez peu par rapport aux années précédentes. Elles restent principalement verbales et accompagnées de menaces (62 %). Un quart des déclarations concerne un vol ou une tentative de vol. Les violences physiques ne sont, finalement, signalées que dans 7 % des cas.
Ces caractéristiques se retrouvent bien lorsqu'on examine les motifs invoqués par l'agresseur. Dans 29 % des cas, c'est la nature de la prise en charge qui est reprochée au soignant agressé. Suivent le vol (22 %), le refus de prescription (14 %) et le temps d'attente jugé trop long (10 %).
Peu de plaintes déposées
Sans surprise, les patients représentent donc une part majoritaire des auteurs d'agression (50 %). Ce sont ensuite les accompagnants (16 %) qui sont le plus souvent à l'origine des violences, ainsi qu'un membre de la famille qui n'a pas assisté à la consultation.
Fait rassurant, ces altercations se soldent assez peu souvent par une hospitalisation. Il faut dire que l'agresseur n'est armé que dans 2 % des cas. Mais cela ne doit pas inciter à abandonner les poursuites, souligne l'Ordre des médecins.
Dans un communiqué, l'organisme regrette que le taux de plaintes ou de mains courantes "soit resté trop faible" et "appelle dès lors chaque médecin victime d'une agression à engager des procédures adéquates auprès des autorités et à le signaler à l'Ordre afin qu'il puisse s'y associer".
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Observatoire de la sécurité des médecins en 2017, 4 avril 2018