Les femmes enceintes souffrant de polyarthrite rhumatoïde plus à risque d’accouchements prématurés
Les articulations sont rouillées, douloureuses, parfois déformées. Ces signes sont ceux de la polyarthrite rhumatoïde, une maladie inflammatoire qui touchent environ 200 000 personnes en France. La plupart sont des femmes.
Si le rhumatisme frappe surtout après 45 ans, il arrive que des patientes jeunes soient touchées. Se pose alors la question de la grossesse, et de l'impact de la maladie sur la santé du fœtus.
Celle-ci a été soulevée par une équipe du Chang-Gung Memorial Hospital de Taiwan lors du congrès européen de rhumatologie (EULAR), qui se tient à Amsterdam (Pays-Bas). Pour apporter une réponse, les scientifiques se sont appuyés sur le suivi de 845 grossesses dans le pays, dont l'issue a été comparée aux millions de naissances survenues dans le pays entre 2001 et 2012.
Une pathologie complexe
On sait déjà qu'une grossesse a tendance à améliorer les symptômes de la polyarthrite rhumatoïde. Cette étude le confirme : les femmes en gestation ne sont pas plus à risque de complications lorsqu'elles sont malades.
Mais le fœtus ne profite pas de ce phénomène. Par rapport aux bébés nés de mères en bonne santé, ceux dont la génitrice souffrait de ce rhumatisme inflammatoire semblent avoir une gestation plus agitée.
Le risque de présenter un petit poids à la naissance (moins de 2.5 kg) est augmenté de 65 %, et celui de souffrir d'un retard de croissance dans une proportion similaire. La probabilité d'une naissance prématurée est aussi accrue de 41 %.
"Chez les patientes souffrant de polyarthrite rhumatoïde, la grossesse est complexe, reconnaît le Pr Robert Landewé, président du comité scientifique de l'EULAR. Il faut prendre en compte de nombreux facteurs et les données disponibles sont limitées."
Inflammation et médicaments
La cause de cette association reste d'ailleurs mystérieuse, et de nombreuses pistes peuvent être envisagées.
En effet, les rhumatismes inflammatoires sont des maladies complexes, faisant appel à plusieurs mécanismes. Au cours d'une grossesse, le système immunitaire est légèrement modifié pour que l'organisme n'attaque pas l'embryon.
Mais les médicaments eux-mêmes peuvent constituer un risque pour le fœtus. Or, la polyarthrite rhumatoïde nécessite un traitement de fond, et parfois un recours à des biothérapies.
Certaines de ces molécules peuvent avoir un effet sur le fœtus. En France, le Centre de Référence sur les Agents Tératogènes (CRAT) met régulièrement à jour les connaissances à ce sujet, afin d'établir quels médicaments sont sûrs pendant la grossesse et l'allaitement.
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Polyarthrite rhumatoïde - Une maladie modèle pour la recherche sur l’inflammation chronique, Inserm, consulté le 15 juin 2018
Comprendre la polyarthrite rhumatoïde, Assurance maladie, 7 juin 2018