La loi Evin 20 ans après : du bien et du moins bien
20 ans de lutte contre le tabagisme et l'alcoolisme
La loi du 10 janvier 1991 relative à la lutte contre le tabagisme et l'alcoolisme - ou loi Evin - porte le nom de son auteur, qui était alors le ministre de la Santé. En matière de lutte contre le tabagisme, la loi comportait plusieurs dispositions importantes : interdiction de toute publicité sur les cigarettes, apposition de la composition (avec indication de la teneur en goudrons) et de mentions dissuasives sur les paquets de cigarettes et de tabac ("Nuit gravement à la santé"), interdiction de fumer dans toute une série de lieux publics (dont les établissements d'enseignement)... La loi Evin a été renforcée notamment par le décret du 15 novembre 2006 fixant les conditions d'application de l'interdiction de fumer dans les lieux affectés à un usage collectif, qui a notamment interdit - à compter du 1er janvier 2008 - de fumer dans les entreprises, les restaurants, les cafés...
Après 20 ans de loi Evin, le bilan est positif
Vingt après, l'OFT tire un bilan plutôt positif de la mise en œuvre de ces dispositions. Il estime en effet que ces mesures "ont permis d'obtenir, dans une société qui avait évolué, une véritable protection des non-fumeurs" et de réduire très fortement, voire de mettre un terme au tabagisme passif. L'Office évoque même "un magnifique succès de l'action politique", en faisant notamment référence au "plan Cancer" lancé au début des années 2000 par Jacques Chirac, alors président de la République. Ces différentes actions ont permis de faire chuter de 82 à 54 milliards le nombre de cigarettes vendues chaque année en France, de diviser par deux le nombre de fumeurs dans les écoles et collèges parisiens (avec un effet supérieur chez les filles que chez les garçons), ou encore de diminuer de 1,8 million le nombre de fumeurs et donc "de faire gagner des dizaines de milliers d'années de vie en bonne santé".
L'OFT est en revanche plus critique sur le bilan des années récentes. Il regrette en particulier le manque d'engagement dans la lutte contre le tabagisme, qui s'est traduit par une reprise de la vente des cigarettes (par exemple, +2,6% entre 2008 et 2009) et par une augmentation de 1,9% du nombre de fumeurs, selon le dernier baromètre de l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (octobre 2010). Il compte donc beaucoup sur le récent retour de Xavier Bertrand au ministère de la Santé - il est l'auteur du décret de 2006 - pour redonner un nouvel élan à la lutte contre le tabagisme.
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