Mammographie : est-ce douloureux ?

L'idée que la mammographie est douloureuse constitue bien souvent un obstacle au dépistage du cancer du sein. Dans le contexte actuel d'une généralisation de ce dépistage, il était important de connaître précisément le degré de douleur ressenti par les femmes, afin de rétablir la vérité sur la mammographie.

Le dépistage systématique du cancer du sein ne sera possible que si au minimum un tiers de la population féminine concernée s'y soumette régulièrement. Dans ces conditions, l'idée qui circule comme quoi la mammographie serait particulièrement douloureuse doit être combattue car elle induit une anxiété des patientes vis-à-vis de cet examen.

Dans cet objectif, une équipe de médecins a interviewé 200 femmes de 40 ans venant juste de subir une mammographie. Parmi les questions, elles devaient noter de 0 à 10 l'intensité de la douleur ressentie, indiquer si l'épreuve correspondait à ce qu'elles imaginaient et quelle partie de l'examen était la plus stressante.

Plus de 74% des femmes ont coté la douleur seulement à 4/10 ou moins, avec une moyenne d'environ 3/10. L'étape de compression des seins a été la plus difficile avec une moyenne légèrement supérieure à 3/10, tandis que 30% des femmes la jugeaient modérément douloureuse en cotant 5/10. Pour pratiquement toutes (96%), la douleur était en dessous de, ou à un peu près comme, ce qu'elles avaient imaginé.Par ailleurs, ce premier examen n'affectait pas la volonté de 74% des femmes de se soumettre à un nouveau dépistage l'année suivante.

La taille de la poitrine n'influençait par l'intensité de la douleur, que l'on se base sur le tour de taille ou la profondeur du bonnet.En revanche, parmi les femmes préménopausées, la douleur était accentuée lorsque les dernières règles remontaient à entre 8 et 14 jours.

Autre point intéressant à souligner, 39% des participantes jugeaient bien plus éprouvant l'attente des résultats que la douleur ressentie lors de la mammographie.

Ces données devraient mettre à bas certaines idées préconçues et ainsi rassurer les patientes.Il semble aujourd'hui nécessaire de faire circuler ces informations. De plus, sans minimiser l'épisode de la douleur, il convient de toujours bien préciser le temps exact d'attente des résultats. Il faut également savoir que dans 10% des cas des examens complémentaires seront demandés et enfin que globalement 0,5% des dépistages aboutissent à un diagnostic de cancer, le plus souvent précoce et donc plus facilement guérissable.

Le dépistage de masse du cancer du sein constitue un progrès considérable, dont il faut bénéficier régulièrement.

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Source : Sharp P.C. et coll., Reported pain following mammography screening. Arch. Intern. Med., 163 (7) : 833-6, 2003.