Nîmes : un homme victime d’un AVC attend 8 heures aux urgences
Une attente qui aurait pu virer au drame. Alors qu'à Reims une attente de deux heures avait conduit à la mort d'une vieille dame, le même genre d'histoire se produit à Nîmes au service des urgences du CHU de Carémeau. Heureusement, l'histoire se termine bien, après une attente de huit heures.
Le 13 février 2018, Jean-Louis, est passé à côté du pire. "Dans mon appartement, je m'effondre brutalement au sol, sans muscles et sans réaction. Ma femme appelle le 15. Un médecin me dit de ne pas bouger, qu'une ambulance va venir me chercher pour m'amener aux urgences de Carémeau" confie l'homme au journal Midi Libre.
Mais arrivé aux urgences, il ne sait pas encore que sa longue attente ne fait que commencer. Il est 21 heures lorsqu'il commence à attendre et cela "jusqu'à 5 heures du matin, aucun des deux médecins ne vient me voir ou me faire un examen. Je menace de repartir chez moi et ils disent à ma femme que cela les arrange ! On m'a conseillé depuis de porter plainte", explique-t-il à propos de cette attente.
Finalement, l'homme repart chez lui en taxi, mais décide tout de même de consulter son médecin le lendemain qui lui prescrit une IRM et une visite chez un spécialiste. "Résultat : j'ai eu un AVC !" souligne-t-il.
Une attente pouvant durer des heures
Après cette mauvaise expérience, Jean-Louis a fait un malaise vagal quelques temps après et a dû être transporté encore une fois aux urgences de Carémeau. Il raconte que "cette fois-ci durant plusieurs heures, on m'a fait plein d'examens. Comme quoi, j'aurai vécu des expériences positives et négatives". Il confie également toute son admiration pour le personnel soignant, tournant ainsi la page de cette mauvaise nuit passé.
Le CHU de Nîmes a confirmé auprès de Midi Libre, la forte influence aux urgences cette nuit-là ce qui explique le temps d'attente très long. "Le service n'a pas pu prendre en charge d'urgence le patient qui est sorti plus tard contre avis médical. Le 20 février, il est revenu au CHU pour être pris en charge sans délai d'attente cette fois pour une batterie d'examens classiques" confie la direction du CHU.
Mais la direction de Carémeau rappelle que "comme l'intervention n'est pas programmable au service des urgences, il peut y avoir de l'insatisfaction. On insiste vraiment pour que les patients nous interpellent afin qu'on étudie leur parcours et pour rectifier le tir par la suite". Elle demande ainsi aux patients ayant vécu le même genre d'expérience d'adresser un courrier à la commission des usagers.
Afin d'être le plus objectif possible "un médecin indépendant, chargé de la qualité de l'accueil et des soins, rend son avis sur ce qui s'est passé, notamment sur la prise en charge si celle-ci a été bien plus tardive que la moyenne. Nous tenons à avoir une vision de la gestion des risques". Sur l'année 2017, la commission des usagers a traité 164 dossiers regroupant tous les services confondus.
Le CHU de Nîmes reconnaît qu'en 2017, 84 980 personnes étaient passées par les urgences, soit une augmentation de 6.2%.
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