Pas d'enfant sous antidépresseur, sauf cas exceptionnel...
L'hiver dernier, suite à des communiqués émis par diverses agences de surveillance sanitaire mettant en garde contre un éventuel risque de comportement suicidaire chez les adolescents traités par des antidépresseurs, une interdiction avait été décrétée en Grande-Bretagne et au Canada. Plus souple, l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) n'avait pas préconisé une interdiction, préférant rappeler que la psychothérapie doit constituer le traitement de première intention de la dépression de l'enfant et de l'adolescent.Après plusieurs mois d'études et de réflexion, l'Afssaps n'a pas vraiment changé de position. Voici sa conclusion, communiquée conjointement avec l'Agence européenne du médicament (Emea).
« Les antidépresseurs, autorisés chez l'adulte dans le traitement de la dépression et des troubles anxieux, ne sont pas autorisés chez l'enfant et l'adolescent, excepté pour le traitement des troubles obsessionnels compulsifs (TOC) ou du trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité (TDAH) pour certains d'entre eux. »En effet, en France, Zoloft® (sertraline) et Floxyfral® (fluvoxamine) possèdent une indication chez l'enfant et l'adolescent dans le traitement des TOC, tandis que l'atomoxétine est indiquée dans certains pays de l'Union européenne dans le traitement du TDAH.Ainsi, selon les termes exacts de l'Afssaps, « la prescription d'antidépresseurs, si elle est envisagée, ne doit intervenir qu'en seconde intention, dans le cadre d'une dépression majeure, avec une prise en compte de l'ensemble des bénéfices attendus et des risques ».
En pratique, dans certains cas, un médecin peut estimer nécessaire de prescrire un antidépresseur chez un enfant ou un adolescent, sur la base du besoin clinique individuel. Ce traitement doit alors s'accompagner d'une surveillance étroite du patient et de la recherche d'un comportement suicidaire (idées suicidaires, tentatives de suicide), particulièrement en début de traitement.
Une réalité de prescription rassurante
Parallèlement à cette analyse des données scientifiques et cliniques, l'Afssaps a été chargée d'évaluer les modalités actuelles de recours à ces médicaments chez les moins de 18 ans en France.Selon une première estimation, 40.000 enfants et adolescents sont concernés chaque année. Toutefois, l'utilisation de ces antidépresseurs est souvent de courte durée, elle n'est pas systématique, et surtout, ne se substitue pas à la psychothérapie.Afin de renforcer cette situation, l'Afssaps va mettre en place une surveillance pharmaco-épidémiologique des antidépresseurs et mener des actions d'information à destination des professionnels de santé et du grand public.
Pour en savoir plusAfssaps : http://agmed.sante.gouv.fr
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