Perte de l'audition: la vitamine B9 en prévention ?
La dégradation de l'audition avec l'âge est irréversible, mais peut être freinée, notamment en évitant une surexposition à des environnements bruyants (baladeurs avec volume sonore élevé, protection des oreilles en cas de travail exposé à un volume sonore élevé, etc.). Et curieusement, une protection inattendue pourrait aussi venir de l'alimentation, en particulier des sources d'acide folique, plus connu sous le nom de vitamine B9, voire encore de folates.
La vitamine de la femme enceinte
Une future maman doit disposer d'un apport suffisant en folates au moment de la conception et en tout début de grossesse. Il permet de réduire de manière significative les risques d'un retard de croissance ou de malformations graves chez le bébé à naître. Ces malformations se constituent au cours des 4 premières semaines de grossesse, soit la période où la future maman ignore souvent tout de son état. D'où l'importance de s'assurer des apports suffisants en folates AVANT la grossesse en consommant des végétaux et en recourant éventuellement à une supplémentation. L'attrait des folates ne se limite cependant pas à la femme enceinte. De plus en plus d'études soulignent l'importance de cette vitamine dans la bonne santé des artères. En effet, elle réduit, avec les vitamines B12 et B6, les taux d'homocystéine dans le sang. Cet acide aminé est considéré comme agressif pour les vaisseaux et c'est précisément ce danger qui est mis en avant par les chercheurs de l'Université de Wageningen et de l'hôpital universitaire de Maastricht, aux Pays-Bas.
De la bouche à l'oreille ?
Pendant 3 ans, ils ont suivi 728 hommes et femmes âgés de 50 à 70 ans. Ces derniers ont pris quotidiennement, de manière aléatoire, soit un supplément de 800 mcg de vitamine B9, soit un placebo. Au début de l'étude, le seuil de perception moyen d'un son de basse fréquence (0,5 à 2 kHz) était de 11,7 décibels. A haute fréquence (4 à 8 kHz), ce seuil frisait les 35 décibels. Après 3 ans, ces seuils ont augmenté de 1 décibel dans le groupe acide folique, contre 0,7 décibel dans le groupe placebo, mais uniquement dans les tonalités sonores de basse fréquence. Cette différence pourrait, selon les auteurs, s'expliquer par les concentrations élevées en homocystéine observées dans la population étudiée. Or, cet acide aminé est éliminé de l'organisme par l'acide folique. La relation avec l'audition doit néanmoins encore être approfondie et des confirmations sont nécessaires pour vérifier ces résultats « à n'en pas croire ses oreilles » Mais pour un chercheur américain commentant ces données, si cela se vérifie à plus large échelle, mieux manger pourrait conduire à une réduction substantielle de l'utilisation des appareils auditifs !
Sans apporter de nouveaux élements quant à la compréhention de ce phénomène, une étude plus récente confirme cette relation entre folates et audition. Elle a consisté à doser le taux sanguin d'acide folique de volontaires, après avoir réalisé un bilan auditif. Résultat, les sujets ayant la moins bonne audition (particulièrement dans les hautes fréquences) sont aussi ceux dont le taux d'acide folique est le plus bas.
Ces résutlats méritent encore d'être confirmé avant d'envisager une éventuelle complémentation en acide folique pour prévenir la baisse auditive liée à l'âge.
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