Perturbateurs endocriniens et cancérigènes : les femmes enceintes toujours trop exposées
Omniprésence des perturbateurs endocriniens et cancérigènes
Le bisphénol A, les phtalates, les pesticides, les dioxines, les retardateurs de flamme et les composés perfluorés sont des polluants omniprésents dans notre environnement. L’exposition à ces perturbateurs endocriniens pour certains, cancérigènes avérés ou suspectés pour d’autres, peut avoir des « répercussions sur la grossesse (prématurité, malformations congénitales, petit poids de naissance) » et sur « le développement et la santé ultérieure de l’enfant (atteintes du système reproducteur, du métabolisme, du développement psychomoteur et intellectuel, augmentation du risque de cancers) ».
La quasi-totalité des femmes enceintes sont exposées aux bisphénol A, phtalates et autres cancérigènes
Dans le cadre du volet périnatal du Programme national de biosurveillance, les niveaux d’imprégnation par ces polluants environnementaux ont été analysés auprès 4.145 femmes enceintes ayant accouché en 2011, à partir de prélèvements recueillis au moment de l’accouchement (sang de cordon, urines, cheveux, sérum).
- 70% des femmes enceintes ont été exposées au bisphénol A (perturbateur endocrinien), essentiellement via la consommation d’aliments ayant été en contact avec des matières plastiques ou des résines : aliments pré-emballés dans du plastique, boîtes de conserve, eau en bouteille, etc.
- 99,6% des femmes ont été exposées à au moins un phtalate, là encore principalement via les plastiques alimentaires, mais aussi les cosmétiques (parfums, déodorants, shampoings, vernis à ongles…), les produits d’entretien ménagers, les peintures, les jouets, etc.
- Les niveaux de pesticides sont rarement quantifiables à l’exception de la pyréthrinoïde, un antiparasitaire dont la présence augmente avec l’usage domestique d’insecticides (antimites, anti-acariens, antipuces, anti-poux).
- Concernant les dioxines, furanes et PCB, polluants organiques qui s’accumulent dans les matières grasses (certains poissons gras, beurre, etc.), toutes les femmes ont été concernées par au moins une de ces substances.
- Il en est de même des retardateurs de flamme bromés, incorporés dans les appareils électroniques (téléviseurs, ordinateurs), les textiles (vêtements, rideaux), les voitures (sièges, plastiques), les meubles (mousses, capitonnages) et les matériaux de construction (résines, câbles).
- Idem pour les composés perfluorés utilisés dans les traitements anti-tâches, imperméabilisants de textiles, les enduits résistant aux matières grasses, les revêtements antiadhésifs (Téflon®), etc., et dont la principale source d’exposition est alimentaire (poissons, mollusques, crustacés).
En conclusion, des taux quantifiables de tous ces polluants ont été retrouvés chez près de la totalité des femmes enceintes, mais à des concentrations légèrement moindres par rapport à celles observées dans les études antérieures françaises et étrangères. Ce qui laisse supposer une certaine efficacité des réglementations (atrazine, dioxines, furanes) mises en place et des réductions d’usages liées aux évolutions industrielles (bisphénol A, certains phtalates, pesticides organophosphorés).
En attendant un net renforcement de ces mesures, on peut conseiller, a fortiori aux femmes enceintes et à celles qui souhaitent le devenir de prendre certaines mesures visant à limiter les expositions aux polluants : éviter les plastiques alimentaires, l’usage d’insecticides, privilégier les produits ménagers et les peintures bio par exemple.
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