Pollution : des particules de carbone retrouvées dans le placenta
Depuis plusieurs années, les scientifiques avancent que la pollution parvient à atteindre le placenta, et par conséquent les fœtus. Une équipe belge vient de prouver que ce phénomène est une réalité.
Particules de carbones : des taux plus élevés chez les habitantes de zones très pollués
Grâce à une technique d'imagerie laser, les chercheurs ont étudié les placentas de 23 femmes arrivées à terme et 5 ayant accouché prématurément. Ils ont mis en évidence que des particules de carbone suie - polluants provenant des pots d'échappement ou encore de la combustion de bois – étaient présentes dans cet organe qui assure les échanges vitaux entre la mère et le fœtus.
Par ailleurs, les taux de particules étaient plus élevés chez les futures-mamans vivant dans des zones fortement polluées (à moins de 500 mètres d'un axe routier important) que celles habitant plus loin des routes.
Dans l'article paru dans la revue Nature Communications le 17 septembre 2019, l'équipe explique "Ces résultats suggèrent que les particules présentes dans l'air ambiant peuvent traverser la barrière du placenta et aller jusqu'au fœtus. Potentiellement, cela pourrait expliquer les effets nocifs de la pollution dès les premiers stades de la vie.".
Pollution : des recherches sur le placenta et le fœtus supplémentaires nécessaires
Si les scientifiques sont parvenus à montrer la présence de particules de carbone dans le placenta, ils ne peuvent pour le moment s'avancer sur les effets de cette pollution sur les bébés. Le professeur de l'Université de Hasselt Tim Narwot, auteur principal de la recherche, précise "Des recherches supplémentaires devront être menées pour déterminer si les particules traversent le placenta et atteignent le fœtus".
Si ce mécanisme était confirmé, il pourrait permettre de faire un lien concret entre l'exposition à la pollution de l'air pendant la grossesse est les risques accrus de naissance prématurée ou de petit poids des bébés actuellement observés par plusieurs études scientifiques.
Se protéger de la pollution pendant une grossesse
Si l'intégralité des effets de la pollution sur un bébé n'est pas connue, il est clair que vivre dans un environnement saturé de particules n'est pas bon pour lui. Certains gestes à faire aussi bien pendant la grossesse qu'après la naissance permettent de réduire l'exposition aux polluants pour votre enfant.
Les gestes à faire à la maison :
- Bien aérer : ouvrir toutes les fenêtres de la maison une fois par jour permet de renouveler l'air et éviter l'exposition aux polluants issus des produits ménagers. Il est également recommandé d'éviter les diffuseurs de parfum ;
- Éviter les tâches ménagères : pendant la grossesse, il est préférable d'éviter les contacts avec les produits d'entretien. Il faut privilégier les options écologiques et/ou naturelles comme le vinaigre blanc, le bicarbonate de soude et le savon de Marseille... ou alors confier toutes les tâches au papa ;
- Éviter le bricolage : Si la chambre de bébé nécessite des travaux, il faut se tenir éloigner de la peinture, des colles et autres laques.
Les gestes à faire dans la salle de bain :
- Côté cosmétiques, il y a peu de risque pour le bébé. Toutefois, il faut se montrer attentif lors du choix de son maquillage. Vernis à ongles, fonds de teint, des crèmes pour le visage, rouges à lèvres... de nombreux produits contiennent des perturbateurs endocriniens (parabènes, etc.) ;
- Privilégier les gels et crèmes à pH neutre, sans savon et/ou hypoallergéniques
Les gestes à avoir dans le jardin :
- Rincer les fruits et légumes pour éviter les maladies comme la toxoplasmose ;
- Ranger au placard les pesticides et insecticides ;
- Éviter de sortir les jours de pics de pollution importants.
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Soot pollution particles 'cross the placenta', BBC News, 17 septembre 2019