Pour être reconnu d’un bébé, il faut se placer à sa gauche

Une étude menée par des chercheurs du CNRS, de l'Inserm, du CEA et publiée le 11 décembre 2017 sur le site de la revue Nature Human Behavior a conclu que l'hémisphère droit d'un bébé durant les premiers mois de sa vie enregistrait plus facilement les visages lorsque ceux-ci se trouvent sur le côté gauche de son champs de vision. Pour en arriver à cette conclusion, les scientifiques ont surveillé l'activité électrique cérébrale de 40 bébés âgés de 1 à 6 mois. Ils leur ont présenté différents visages soit à droite soit à gauche pendant que leur regard était attiré devant eux. Ils ont ainsi découvert que le cerveau des bébés, plus précisément leur hémisphère droit, ne différenciait que les visages présentés dans leur champ de vision gauche.

Connexion des regions visuelles

Grâce à l'imagerie par résonnance magnétique (IRM), les chercheurs ont pu démontrer que la vitesse des réponses cérébrales augmentait avec la maturation des fibres nerveuses connectant les régions visuelles des deux hémisphères. Mais la maturation de ces fibres n'est cependant pas suffisamment efficace pour permettre à l'hémisphère droit de prendre le relais sur celui de gauche et ainsi reconnaitre les visages présentés sur la droite du champs de vision. En grandissant les neurones connectant les régions visuelles du bébé vont augmenter leur vitesse de réponses cérébrales entre les deux hémisphères et ainsi permettre au bébé de reconnaitre également les visages présentés sur la droite de son champs de vision. Il faut cependant attendre 6 mois pour que ce travail se fasse entre les deux hémisphères et le cortex visuel.

Le cerveau de bébé organisé dès son plus jeune âge

"Ces résultats mettent en évidence d’importantes différences fonctionnelles entre hémisphères cérébraux qui seraient a priori établies dès la naissance. Ils soulignent l’extrême organisation cérébrale du bébé humain dans les premiers mois de vie, bien loin du concept d'une argile modelée par l'environnement" a expliqué le CNRS dans son communiqué.