Premier vaccin thérapeutique contre le Sida
Les résultats préliminaires « particulièrement encourageants » de deux études ont été présentés par le Pr Michel Kazatchkine, directeur de l'Agence Nationale de Recherches sur le Sida (ANRS), comme une voie prometteuse dans l'immunothérapie.
Le premier essai, mené par le Pr Yves Lévy (hôpital Henri Mondor, Créteil) à partir de 70 malades, tous sous trithérapie, démontre que 25% des sujets vaccinés ont pu arrêter leur traitement sans problème. Cette vaccinothérapie a donc permis de restaurer une certaine capacité immunitaire permettant aux patients de rester plus longtemps sans prendre d'antirétroviraux, avantage très appréciable quand on connaît les importantes contraintes de ce type de thérapie.Le second essai, sous l´égide du Pr Christine Katlama (hôpital de la Pitié-Salpétriére) a confirmé l'efficacité de cette stratégie vaccinale pour contrôler la charge virale, témoignant chez ces patients d´un certain niveau de restauration immunitaire. En d'autres termes, ce vaccin permet au système de défense de l'organisme (le système immunitaire) de réapprendre à se battre contre le VIH.
Prudence et pondération !
Ne boudons pas notre plaisir devant une telle annonce ! Cependant, il faut en pondérer la portée pour les raisons suivantes :1- il s´agit d´un vaccin thérapeutique et en aucun cas d´un vaccin classique, dit préventif. Il n´empêche en rien la transmission entre individus du VIH ; 2- les résultats mesurés aujourd´hui devront être confirmés dans la durée et auprès d´un plus grand nombre de patients ;3- la terminologie utilisée, vaccin, ne doit pas créer de confusion dans le public. Or c´est un risque actuel non négligeable de voir les efforts de prévention se relâcher sous l´effet d´annonces de progrès substantiels en matière de contrôle de la maladie. 4- Les formidables thérapeutiques que représentent les antirétroviraux et sans doute aussi cette stratégie vaccinale doivent bel et bien pouvoir parvenir au chevet de l´ensemble des malades, notamment dans les pays du monde où l´épidémie de SIDA flambe encore : l´Afrique et l´Asie. Ce problème de l´accès des patients aux traitements efficaces est de la responsabilité de la communauté internationale et pas seulement de l´industrie du médicament comme on le laisse trop souvent entendre ça et là.
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