Prix Nobel pour une bactérie qui sonna le glas des maladies psychosomatiques
1980, c'était l'époque reine des maladies psychosomatiques. On allait mal dans sa tête et cela se traduisait par toute une série de maladies possibles : ulcère d'estomac, asthme, allergies, eczéma, migraines, troubles du transit intestinal (constipation ou diarrhée selon le cas), etc. On psychosomatisait de partout ! Le traitement de l'ulcère d'estomac était un calvaire : régime anti-acide, pansements gastriques, et pour finir chirurgie avec ablation d'un bon morceau d'estomac. Les hémorragies gastriques étaient courantes et les patients se retrouvaient aux urgences régulièrement. C'est dire la puissance du psychisme
Une bactérie qui troue l'estomac !
1983, deux Australiens découvrent une bactérie qu'ils tiennent pour responsable de l'ulcère d'estomac et des gastrites. C'était trop simple. Personne n'y crût et il aura fallu attendre une dizaine d'années pour que les études de Barry Marschal et Robin Warren soient confirmées par d'autres scientifiques : c'est bien une bactérie qui est responsable des ulcères d'estomac et cette maladie se guérit par des antibiotiques ! Il aura fallu attendre 1995 pour qu'en France, une conférence de consensus officialise le rôle de la bactérie et impose le traitement antibiotique des ulcères d'estomac
Deuxième cause de cancers dans le monde
L'infection à Hélicobacter pylori est l'une des infections chroniques les plus répandues dans le monde : 20 à 90% des individus adultes sont infectés selon les pays. L'infection est plus fréquente dans les pays en développement (80 à 90%) que dans les pays industrialisés (25 à 30%). C'est au cours de l'enfance que l'infection s'installe, la contamination se faisant par voie orale. Heureusement, dans la plupart des cas, cette infection n'aura pas de conséquence.Mais si la bactérie est souvent silencieuse, quand elle entraîne une inflammation chronique de la muqueuse gastrique, elle provoque non seulement des gastrites ou des ulcères, mais aussi, à la longue, des cancers de l'estomac. Il s'agit de la deuxième cause de cancers dans le monde (600.000 nouveaux cas par an dont 9.000 en France) et la première dans les pays en développement.En France, le diagnostic de l'infection à Hélicobacter pylori se fait le plus souvent à partir des biopsies d'estomac prélevées au cours de l'endoscopie par le gastroentérologue. Sinon, il est possible d'effectuer une sérologie à Hélicobacter pylori sur une prise de sang ou de détecter des antigènes de la bactérie dans les selles des patients ou encore de faire un test respiratoire à l'urée marquée au 13C. Les moyens ne manquent donc pas !
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