Quand les séropositifs résistent aux trithérapies
Beaucoup de malades développent des résistances aux traitements habituels contre le sida
Dans le monde, 35 millions de personnes sont infectées par le virus du sida. En 2012, le VIH a causé la mort de 1,6 million de personnes dans le monde.
En France, 150.000 personnes sont séropositives et on estime à 50.000 le nombre de Français qui ont le VIH sans le savoir. En 2011, 6.100 personnes ont découvert leur séropositivité au VIH (39% d’hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, 40% d’hétérosexuels nés à l’étranger, 18% d’hétérosexuels nés en France et 1% d’usagers de drogues).
Les traitements existent, mais ils ne sont pas curatifs.
Ils sont conçus pour bloquer différentes étapes de la multiplication du virus ou pour réduire sa capacité à infecter de nouvelles cellules appartenant au système de défense immunitaire.
Le problème actuel avec les traitements, ce sont les résistances à certaines classes thérapeutiques. En effet, lors d'un traitement prolongé avec des antirétroviraux, si le virus du sida (VIH) n'est pas suffisamment supprimé, il peut muter et devenir résistant aux médicaments. On estime aujourd'hui que la résistance à au moins une classe d'antirétroviraux peut atteindre jusqu'à 76%. D'où la nécessité de mettre au point différents types de médicaments.
Isentress® (raltégravir) est un médicament récent qui répond précisément à cette nécessité. Sa cible est différente de celle des autres traitements. Il cible une enzyme dénommée « intégrase », d'où son nom d'inhibiteur de l'intégrase.
Les stratégies d'attaque contre le virus du sida (VIH)
Pour se reproduire dans l'organisme, le VIH a besoin de trois enzymes : la protéase, la transcriptase inverse et l'intégrase. Cette dernière est spécifiquement apportée par le VIH et c'est elle qui lui permet de s'incorporer dans l'ADN des cellules saines, processus nécessaire à sa réplication dans l'organisme. En inhibant l'intégrase, Isentress® perturbe l'intégration du VIH et l'empêche de produire de nouvelles particules virales infectieuses. On peut ainsi bloquer la propagation du VIH dans l'organisme.
Ce traitement étant récent, il ne devrait pas s'accompagner avant longtemps de résistances. Il représente également une opportunité supplémentaire pour les malades ayant développé des résistances aux autres types de traitements, pourtant prescrits sous forme de trithérapies (association de trois antirétroviraux).
En pratique, les indications sont :
- Le traitement des personnes qui ne peuvent plus être traitées de manière adéquate par les traitements traditionnels (échappement thérapeutique)
- Le traitement de l'infection par le virus du sida (VIH-1), en association avec d'autres agents antirétroviraux, chez des malades adultes prétraités, ayant une charge virale détectable sous traitement antirétroviral en cours.
- Enfin, ce médicament a été validé (par la FDA en 2009) comme traitement de première ligne contre le VIH, c’est-à-dire qu’il peut être prescrit à des personnes n’ayant encore jamais reçu de traitement contre le VIH, et toujours en combinaison avec d’autres antirétroviraux.
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