Guérir le malade tout en préservant sa qualité de vie
Reprise de l’activité globale beaucoup plus rapide qu’en chirurgie classique, durées d’hospitalisation raccourcies, avantages cosmétiques évidents, douleurs post-opératoires réduites… la liste des avantages pour le patient de cette chirurgie mini-invasive par réalité augmentée est sans appel.
Mais ce geste chirurgical plus précis permet surtout de préserver la qualité de vie du patient en limitant le retentissement fonctionnel de la chirurgie. En effet, certaines interventions exposent à des effets secondaires bien connus et qu’il faut maîtriser et éviter. Les nouvelles technologies et le numérique peuvent en être des outils essentiels.
Autre exemple, toujours au niveau de la chirurgie digestive, celle du pelvis est délicate car il faut préserver un ensemble de nerfs autour du rectum ou de l’endomètre (plexus nerveux) au risque de provoquer des troubles uro-génitaux par la suite (incontinence, dysfonction érectile, éjaculation rétrograde, troubles urinaires etc.). Visualiser sur le modèle 3D en transparence tous ces plexus nerveux permet de les préserver au maximum. Ceci est aussi possible grâce aux IRM dernière génération qui repèrent les nerfs, ce qui n’était pas le cas auparavant.
Le risque hémorragique est lui aussi diminué. Le chirurgien visualise par transparence l’ensemble du réseau veineux et peut alors, lorsqu’il travaille sur le foie, un organe richement vascularisé, ligaturer très précisément les veines pour limiter l’hémorragie liée au geste opératoire.
L’enjeu de la chirurgie connectée : opérer des organes en mouvement
Il reste encore quelques problèmes techniques à résoudre. En effet, le foie est un organe en perpétuel mouvement du fait de la respiration. Or la reconstruction 3D est effectuée à partir de scanner ou d’IRM fixes. Déjà, deux difficultés viennent d’être résolues : l’adaptation du modèle 3D à la position adoptée par le patient sur la table d’opération et la mise au point d’un suivi automatique du modèle 3D selon les mouvements respiratoires du patient. Dernière difficulté en cours d’étude, obtenir la déformation en temps réel du modèle 3D lorsque le chirurgien effectue une déformation de l’organe, voire scinde le foie en deux parties. Ce sont les challenges des équipes de recherche dirigées par le Pr Luc Soler de l’IRCAD et l’IHU de Strasbourg.
Pr Patrick Pessaux : « Ces déformations que subissent les régions à opérer sont des obstacles qui n’ont rien d’insurmontable. La chirurgie augmentée arrivera rapidement en routine pour des opérations sur la vésicule biliaire ou le pelvis, des organes peu en mouvement. Pour le foie en revanche, il faudra attendre pour mieux affiner le geste ».
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