Rhume : plusieurs médicaments dangereux à ne pas donner à vos enfants
A vouloir bien faire, on expose parfois son enfant à des produits dangereux. Lorsque nos chères têtes blondes tombent malades, la meilleure attitude serait finalement… d'attendre. C'est en tout cas ce que suggère la dernière édition du magazine UFC-Que-Choisir.
"Ces dernières années, plusieurs études ont mis en lumière un recours excessif aux traitements médicaments chez les plus jeunes", soulignent les auteurs de cette enquête. Problème : nombre de ces médicaments n'ont pas apporté la preuve de leur efficacité. Pire, certains seraient à l'origine d'effets indésirables graves.
Traiter le rhume sans médicament
Tout parent l'admettra : avoir un enfant, c'est s'exposer à des rhumes toute l'année. Pour autant, le recours aux médicaments doit rester raisonné, conseille l'UFC Que Choisir. Sprays miracles, vasoconstricteurs et produits décongestionnants ne devraient même pas être prescrits, si l'on en croit le magazine.
En plus d'être peu efficaces, ces produits peuvent provoquer des effets secondaires sévères chez ces jeunes patients. L'Union fédérale des consommateurs recommande aussi de prendre garde aux sprays utilisés : les embouts peuvent être trop encombrants pour les petites narines.
De même, les huiles essentielles n'ont pas leur place dans le traitement du rhume de l'enfant, car elles peuvent provoquer des convulsions. C'est le cas pour le camphre mais aussi l'eucalyptus.
Que prendre à la place ? "Pour traiter une rhinite, on ne donne pas de médicaments chez l'enfant", souligne l'Assurance maladie. L'eau salée est la méthode la plus efficace, qui comporte le moins d'effets secondaires, avec le sérum physiologique. Ces produits permettent de nettoyer le nez, pour le dégager et faciliter la respiration, et peuvent être utilisés plusieurs fois par jour.
Attendre que la toux passe
Comme le rhume, la toux ne nécessite pas forcément le recours à des médicaments. Le plus souvent, elle est bénigne et s'atténue spontanément, souligne l'UFC Que Choisir. Les différents produits (poudres, suppositoires, sirops) proposés en pharmacie n'auront donc qu'une efficacité modérée.
D'ailleurs, certains sirops antitussifs (Néo-codion®, Tussipax®, etc) sont interdits chez les enfants, comme ceux à base de codéine qui peuvent provoquer une dépression respiratoire. Les fluidifiants bronchiques sont aussi à éviter chez l'enfant. Ils risquent, en effet, d'encombrer les bronches d'un patient qui parvient mal à se dégager les voies respiratoires en toussant.
Que prendre à la place ?L'Assurance maladie est très claire sur ce point. "Si votre enfant a moins de deux ans, votre médecin traitant ne prescrit pas de médicament contre la toux ni de médicament pour fluidifier les sécrétions bronchiques ; ils sont contre-indiqués à cet âge."
Une méthode mécanique s'avère particulièrement efficace : désobstruer le nez à l'aide de sérum physiologique ou d'eau salée pour éviter que les glaires ne s'écoulent dans la gorge. Si la fièvre accompagne la toux, que celle-ci persiste, une consultation médicale peut toutefois être nécessaire.
Doser les médicaments pour réduire la fièvre
Il arrive qu'une infection bénigne s'accompagne d'une poussée de fièvre. La fièvre est définie par une température corporelle supérieure à 38°C. Ca n’est pas une maladie mais un mécanisme naturel de défense de l’organisme (une réaction immunitaire). Le réflexe peut alors être de donner un médicament qui la fait baisser. Mais cela nécessite un avis médical – de la part du médecin traitant ou du pharmacien. Car les dosages infantiles sont, le plus souvent, adaptés au poids de l'enfant. Et les effets indésirables peuvent être sérieux : ulcères, hémorragies digestives ou encore vertiges.
Que prendre à la place ? La meilleure attitude reste d'attendre que la fièvre retombe seule. Cette réaction témoigne, en effet, d'une réaction de l'organisme face à l'attaque bactérienne ou virale. Tant que l'enfant tolère bien la poussée, mieux vaut donc patienter. Si vous souhaitez lui donner un médicament, misez sur le paracétamol (Doliprane® et génériques) mais pas sur l'ibuprofène (Nurofen®, Advil® et autres) sans avis médical.
Diarrhée : pas d'antidiarrhéiques
"Les enfants de moins de 3 ans subissent 0,5 à 2 épisodes de diarrhée aiguë par an, en Europe", souligne l'UFC Que Choisir. Face à ces symptômes, les anti-diarrhéiques sont à fuir. Peu efficaces, ils peuvent provoquer des manifestations sévères chez l'enfant.
L'Imodium® enfant, par exemple, ralentit la motricité intestinale, limitant les épisodes de diarrhée. Mais cela risque aussi d'aboutir à un "syndrome pseudo-occlusif", nécessitant parfois une hospitalisation, précise le magazine.
Que prendre à la place ? La prise en charge de la diarrhée chez l'enfant, c'est d'abord éviter la déshydratation. Les spécialistes conseillent donc l'utilisation de solutés de réhydratation orale (SRO) et c'est à peu près tout. Des conseils diététiques peuvent aussi être prodigués, comme l'utilisation de lait sans lactose chez les nourrissons allaités.
De même, le reflux du nourrisson ne nécessite pas de prise en charge spécifique. Fréquent, et généralement bénin, il n'est pas suffisamment sérieux pour exposer l'enfant au risque des médicaments ciblés. La dompéridone (Motilium® et dérivés) est d'ailleurs interdite chez les mineurs en raison des troubles cardiaques et/ou neurologiques qu'elle peut occasionner.
Que prendre à la place ? Le plus souvent, le reflux gastro-œsophagien ne nécessite pas de traitement médicamenteux. Epaissir le lai t, fractionner les repas et relever la tête du lit suffisent le plus souvent.
Vidéo : Le RGO (reflux gastro-oesophagien) expliqué en vidéo
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