Santé publique : les Français ne vont pas mal, mais pourraient aller mieux

D'après un récent rapport officiel, l'état de santé des Français est globalement bon. Mais la mortalité prématurée demeure plus élevée qu'ailleurs et les disparités sociales et territoriales perdurent.

Alcool, tabagisme, surpoids, cancers : un point sur l'état de santé des français

L'édition 2009-2010 de "L'état de santé de la population" constitue le quatrième rapport de suivi des objectifs associés à la loi du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique. Elle propose une synthèse de l'état de santé de la population, une présentation d'indicateurs de santé transversaux (données relatives à la démographie, à la mortalité, aux inégalités sociales de santé...), ainsi qu'une évaluation des indicateurs associés à 74 objectifs de santé publique, parmi lesquels la consommation d'alcool, le tabagisme, la prévalence du surpoids et de l'obésité chez l'adulte ou encore l'incidence de certains cancers.

Au vu de ces éléments, l'état de santé de la population française apparaît plutôt satisfaisant. L'espérance de vie à 65 ans est d'ailleurs la plus élevée d'Europe et les Françaises peuvent espérer vivre jusqu'à 87 ans. Le taux de mortalité infantile se situe à un niveau inférieur à celui de l'Union européenne (4,7 pour 1000 en 2006) et les accidents de la vie courante - et non pas les maladies - sont les principales causes de décès des moins de 15 ans. On déplore en particulier un nombre élevé d'accidents domestiques, scolaires, sportifs et de loisirs (chutes, suffocations, noyades, intoxications), qui provoquent 2,4 décès pour 100.000 enfants.

Par ailleurs, la prévalence du surpoids et de l'obésité infantile s'est stabilisée et un léger recul est même observé chez les plus jeunes (5-6 ans). L'asthme est en revanche une maladie en progression. Sa prévalence chez les enfants est estimée à plus de 9% et les taux d'hospitalisation ne cessent d'augmenter. A l'adolescence, la perception de la santé se rapproche de la notion de "bien-être". Pourtant, les comportements à risque sont fréquents. Ainsi, 30% des jeunes de 17 ans déclarent fumer quotidiennement et 9% consommer régulièrement de l'alcool.

Mais, comparée à ses voisins européens, la situation de la France reste surtout insatisfaisante en matière de mortalité prématurée. Les décès avant 65 ans représentent, en effet, 20% de l'ensemble des décès et près d'un tiers d'entre eux sont associés à des causes de décès "évitables" (tabagisme, alcoolisme, suicides, accidents de la circulation...). La diminution des conduites dangereuses aurait ainsi un impact direct sur le nombre de ces décès.

Le rapport met aussi en évidence le poids des disparités sociales et territoriales. Malgré les efforts et les progrès accomplis, l'état général de santé d'un individu présente toujours un lien avec son statut social ou sa localisation géographique. L'existence et l'importance des problèmes de santé sont également liées au niveau d'étude et à la catégorie socioprofessionnelle. A titre d'exemple, l'écart d'espérance de vie à 35 ans entre cadres et ouvriers est de 7 ans pour les hommes et de 3 ans pour les femmes.

Il reste donc des progrès à accomplir pour atténuer ces inégalités. Le rapport estime notamment que l'accent doit être mis sur "la prévention et l'amélioration des prises en charge des problèmes identifiés, et ce à tous les âges de la vie".

Plus de renseignements :

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