Sport : pour ou contre en cas d'arthrose ?
Le sport augmente-t-il le risque d'arthrose ?
Le sport soumet les articulations à rude épreuve. A chaque mouvement, il engendre des pressions qui écrasent le cartilage sur quelques dixièmes de millimètres, entraînant un inconfort qui peut virer à la douleur. On a pu montrer par exemple que l'épaisseur du manteau cartilagineux qui recouvre le plateau tibial diminuait de 4 à 5 % après seulement 5 kilomètres de course à pied. Mais cet écrasement ne dure pas et le cartilage reprend sa taille normale dans les deux heures qui suivent la fin de l'effort.
Par ailleurs, cet amincissement n'est pas proportionnel au nombre de kilomètres parcouru. Ainsi, on peut courir 10, 20 ou 40 kilomètres, la perte ne sera toujours que de 4 à 5%. Les coureurs à pied ont donc a priori peu de raison de se tourmenter... de fait on compte moins de victimes d'arthrose dans leurs rangs que chez les anciens footballeurs par exemple qui souffrent régulièrement de la hanche et du genou.
Bouger contre l'arthrose
Pendant des années, on a préconisé le repos pour ralentir le processus de dégénérescence et donc l'apparition de l'arthrose. Aujourd'hui, on sait que le cartilage se fragilise lorsqu'il cesse d'être soumis aux sollicitations habituelles. De plus, la sédentarité favorise la prise de poids, ce qui augmente le risque d'arthrose.
Bref, il vaut mieux rester actif.
Lors d'une expérience menée pendant deux ans sur des personnes des deux sexes (57 ans d'âge moyen), on a montré que la perte d'épaisseur du cartilage mesurée par IRM au niveau du genou était moins rapide chez ceux qui, nonobstant les douleurs, conservaient une activité physique importante.
Pour les spécialistes, le sport est donc "chondroprotecteur". En clair, il protège les cartilages (*). Et peu importe que la discipline de prédilection soit "en charge" (comme le jogging, le tennis, le golf ou la danse sportive) ou qu'il s'agisse d'un "sport porté" (vélo, natation, sport nautique).
Le simple fait d'être actif paraît suffisant pour préserver l'appareil locomoteur.
Les recommandations européennes et internationales stipulent donc que l'activité physique constitue une composante essentielle de la prise en charge non pharmacologique de l'arthrose de la hanche et du genou, à condition d'éviter les traumatismes, ce qui explique que certaines pratiques plus douces ont la cote auprès des orthopédistes : le golf, la randonnée, le footing doux, le vélo, la natation.
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