Gynéco : “c'était la seule solution disponible, il y a 6 mois”
Le port du masque à la maternité avait été mis en place au plus fort de l’épidémie de COVID-19 lorsque les professionnels de santé savaient peu de chose sur le virus. "Les maternités cherchaient avant tout à protéger les mamans, les bébés, mais également les équipes à une époque les études pouvaient laisser craindre des risques importants de contagion. Cela semblait être la seule solution disponible, il y a 6 mois", rappelle le Pr Philippe Deruelle, secrétaire général du Collège National Gynécologues-Obstétriciens.
Il reconnaît que les données recueillies aujourd’hui sur les masques ainsi que la maladie ne justifient plus l’application de cette mesure. L’expert qui a participé au groupe de travail dédié aux nouvelles recommandations, explique "Les recommandations seront les suivantes : il n’est pas nécessaire d’imposer le masque aux mamans lors de la poussée. Les données montrent qu’il y a peu de risque de contamination. Il faudra, en revanche, porter un masque au contact du personnel pendant la phase de travail". Les professionnels de la santé au contact des futures mamans et des bébés pourront, de leur côté, porter un masque FFP2 plus protecteur.
S’il ne voit plus d’éléments légitimant le port du masque pendant l’accouchement, le gynécologue accepte mal de voir des accouchements avec masques survenus en pleine crise du COVID décrits comme des violences obstétricales. "Si j’ai toujours soutenu les associations de patientes, je suis peu enclin à parler de violences obstétricales pour les accouchements réalisés il y a 6 mois, au vu de la situation et du peu de recul que l’on avait à l’époque. Il ne faut pas oublier que le monde médical était en grande souffrance. Nous faisions face à une situation inédite, nous avions peu de connaissance et voulions protéger les patientes et le personnel. N’oublions pas que nous avons perdu des collègues".
Il reconnait : "la peur du virus reste très présente chez certains professionnels de santé. Ce qui peut expliquer leur maladresse. La clé reste le dialogue avec la patiente, et non pas profiter d’une position d’autorité pour imposer le masque".
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