Travail en horaires décalés : alimentation désorganisée
Les dérèglements liés au travail en horaires décalés
Aujourd'hui, 20% de la population active est concernée par le travail posté, une proportion qui devrait augmenter au cours des années à venir. Oui, les travailleurs postés présentent des troubles digestifs, surtout liés à la consommation de tabac, au stress et à la qualité du sommeil. En conséquence directe, ils présentent davantage de risques cardiovasculaires.Oui, les travailleurs postés souffrent fréquemment de troubles du sommeil. Le travail en horaires décalés perturbe l'horloge interne : on se repose lorsque la vigilance est maximale et on travaille lorsqu'elle est minimale. Le sommeil devient plus court et de moins bonne qualité. Le manque de repos est alors source de fatigue chronique, d'irritabilité, de stress et de dépression.Reste à souligner les conséquences familiales et sociales : temps passé en famille moins important, activités culturelles, sociales et sportives plus difficiles.Et enfin, les répercussions sur l'alimentation sont sévères.
Travail en horaires décalés : le constat alimentaire
La prise de poids est plus élevée en cas de travail posté. Toutefois, la prise énergétique n'est pas plus importante. Chez les travailleurs postés, toute l'alimentation est désorganisée :
- choix des aliments,
- horaires des repas,
- conditions des prises des repas, etc.
Globalement, il n'y a plus que deux repas principaux : pas de petit-déjeuner en cas de travail de nuit, et pas de dîner en cas de travail l'après-midi. Ils sont complétés par du grignotage ou des collations. Mais malgré ces prises alimentaires entre les repas, l'apport énergétique total n'est pas supérieur à celui des personnes qui travaillent en horaire régulier de jour.
La prise de poids ne peut pas non plus s'expliquer par la nature des aliments car les choix sont les mêmes et comportent les mêmes erreurs : trop de graisses et de sucre, pas assez de légumes, de fruits et de féculents.
L'explication serait donc liée au déplacement des horaires des repas. En effet, toutes les variations biologiques, physiologiques et hormonales suivent un rythme de 24 heures selon un cycle jour/nuit. On sait par exemple que la digestion n'a pas le même rendement après un déjeuner ou un repas de nuit. La nuit, que l'on dorme ou que l'on veille, la digestion et notamment la vitesse de vidange gastrique sont ralenties. L'augmentation de la dépense d'énergie qui suit ce repas est donc plus faible, la tolérance glucidique est diminuée, et les triglycérides augmentent.
Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de E-sante.
Votre adresse mail est collectée par E-sante.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.