Trop de césariennes en France ?

En France, près d’une femme sur cinq accouche aujourd’hui par césarienne, deux fois plus souvent qu’en 1980.Or, d'après l'étude d'une chercheuse de l'Inserm, près de 30 % des césariennes sont évitables car non justifiées par un motif médical.
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Pourquoi autant d'accouchements par césarienne ?

Alors que le gouvernement doit rendre cet automne un rapport sur la question des césariennes en France, Bénédicte Coulm, sage-femme et chercheuse à l'Inserm, a étudié les données fournies en 2010 pour un échantillon de près de 15 000 femmes ayant accouché dans 535 maternités. Son étude est publiée dans la revue Acta Obstetricia et Gynecologica Scandinavica.

Sa principale conclusion : les césariennes ne sont pas toujours pratiquées pour de bonnes raisons et 28 % d'entre elles pourraient être évitées.

Dans cette étude, les bébés se présentant par le siège et les femmes ayant déjà accouché par césarienne sont les deux principales raisons menant à l'acte chirurgical. Or, comme l'indique la Haute Autorité de santé (HAS), ces deux motivations ne justifient pas à elles seules une intervention.

Les femmes de plus de 35 ans, celles ayant eu recours à une procréation médicalement assistée, celles présentant des signes d'obésité ou encore celles donnant naissance à des jumeaux, sont aussi davantage concernées par les césariennes.

Quant aux césariennes « de confort », leur nombre est masqué par le fait que les médecins ont certainement préféré indiquer un motif dans le dossier de la patiente.

Enfin, la fréquence des césariennes évitables est plus élevée dans les maternités privées et les petites maternités. Bénédicte Coulm explique qu'il y a « une augmentation des précautions de la part des médecins. Ils anticipent les situations à risque par peur d'un procès. En effet, dans un hôpital privé, une plainte sera directement adressée au médecin, contrairement aux hôpitaux publics ».

Avoir une césarienne ou pas ?

Cet acte est loin d'être anodin.

Selon les données fournies par l'Institut de Veille Sanitaire (InVS), le risque de mort maternelle est multiplié par 3,5 en cas de césarienne par rapport à l'accouchement par les voies naturelles. Des décès peuvent être liés aux complications de l'anesthésie, aux infections et au risque de thrombo-embolie.

Parmi les situations qui peuvent conduire à programmer une césarienne, on dénombre :

  • un bébé qui se présente par le siège,
  • une grossesse gémellaire,
  • un utérus cicatriciel (lorsque la femme a déjà eu une césarienne),
  • une macrosomie (poids estimé du bébé supérieur à 4 kg),
  • un risque de transmission mère-enfant de certains virus,
  • ou des indications plus rares comme un mauvais positionnement du placenta.

Mais ces situations ne constituent pas à elles seules un motif d'intervention, rappelle donc la Haute Autorité de santé (HAS).

Afin d’informer les femmes enceintes et leur entourage sur ce sujet, la HAS a élaboré deux documents d'information :

  • La césarienne programmée à terme - Document d’information destiné aux femmes enceintes Ce document d’information a pour but d’expliquer pourquoi certaines femmes doivent avoir cette intervention.

    Il devrait permettre de mieux dialoguer avec les professionnels de santé.

  • La césarienne : ce que toute femme enceinte devrait savoir...

    Cette brochure destinée aux femmes enceintes et à leur entourage a pour objectifs d’expliquer pourquoi chez certaines femmes une césarienne est réalisée et de décrire les différentes étapes de cette intervention.

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Source : Hopital.fr