Un nouveau test capable de détecter 100% des cancers du col de l’utérus
Comment dépister efficacement un cancer du col de l’utérus ? Des chercheurs en médecine préventive des universités Queen Mary de Londres (Royaume-Uni) et du Centre de contrôle des maladies de la Colombie-Britannique (Canada) annoncent qu’un nouveau test permettrait de détecter la totalité des cancers du col de l’utérus. Ils publient une étude à ce sujet le 9 novembre 2018 dans l’International Journal of Cancer.
Plus efficace que le frottis et le test HPV
Les chercheurs ont conduit leur étude clinique sur 15 744 femmes sur lesquelles ils ont testé un nouveau test de dépistage s’appuyant à la fois sur la technique du frottis vaginal (qui permet de déceler la présence de lésions cellulaires) et sur celle du test HPV (qui consiste à détecter la présence de papillomavirus impliqués dans le développement de cancer du col de l’utérus). Concrètement, ce nouveau test examine les marqueurs chimiques naturels apparaissant en plus de l’ADN. Il est donc dit "épigénétique", c’est-à-dire qu’il s’intéresse aux mécanismes qui modifient l’expression des gènes sans altérer l’ADN en lui-même.
Résultat : 100% des huit cancers du col de l’utérus développés parmi les femmes de l’étude ont pu être détectés par ce nouveau test, contre 25% par le frottis et 50% par le test HPV.
"C’est un progrès énorme. Nous ne sommes pas seulement étonnés de la qualité de ce test de détection du cancer du col de l’utérus, c’est aussi la première fois que l’on prouve le rôle clé de l’épigénétique dans le développement d’un cancer solide majeur en utilisant les données cliniques des patientes" note le professeur Attila Lorincz, co-auteur de l’étude, dans un communiqué de l’université Queen Mary.
Attendre "au moins cinq ans"
Les auteurs de l’étude espèrent que ce nouveau test révolutionne le dépistage du cancer du col de l’utérus. Il faudra cependant attendre que cette technique soit validée et mise sur le marché, ce qui pourrait prendre "au moins cinq ans", selon le professeur Lorincz. Mais une fois le nouveau test épigénétique mis en place, il pourrait revenir moins cher que le dépistage organisé par frottis vaginal régulier.
Actuellement, en France, le dépistage du cancer du col de l’utérus s’appuie principalement sur le frottis qui détecte les anomalies cellulaires du col induites par le HPV. D’autres pays comme le Royaume-Uni ou les Etats-Unis, à l’inverse, favorisent les tests HPV qui consistent en l’introduction d’un écouvillon dans le vagin qui sera analysé par une machine permettant de dire s’il y a ou non présence d’un HPV. Si ce test HPV se révèle positif, il conduira ensuite vers la réalisation d’un frottis du col de l’utérus.
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New cervical cancer test has 100 per cent detection rate, Communiqué de l'université Queen Mary, 14 décembre 2018