Vaccins obligatoires pour les enfants en 2018 : ce qu’en disent les scientifiques
A compter du 1er janvier 2018, 11 vaccins seront obligatoires, contre 3 auparavant. Dans une note publiée ce 18 décembre, l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) revient sur les idées reçues qui ont circulé au sujet de la vaccination.
La mise à plat semble nécessaire. Car à deux semaines de l’évolution de la politique vaccinale, nombreux sont ceux qui expriment toujours leur désaccord. La moitié des Français serait ainsi opposée à cette mesure, d’après un sondage Odoxa révélé en juillet dernier.
Si cette décision a été prise, c’est en grande partie parce que les vaccins concernés (1) seraient selon les autorités sanitaires sûrs et efficaces. Les effets secondaires associés à l’inoculation concerneraient 1 à 10 patients sur 100, ils seraient "mineurs" et "de courte durée" indique l’Inserm. De même, les "effets indésirables parfois attribués à certains vaccins sont scientifiquement infondés" estime l'institut. Parmi eux, elle cite l’autisme, la sclérose en plaques, et la myofasciite à macrophages.
Mettre fin aux idées reçues
Les experts de l’Inserm disqualifient aussi les arguments avancés lorsque l’élargissement de l’obligation vaccinale a été annoncé. Les vaccins combinés ne provoqueraient pas d’interférence clinique, resteraient efficaces et permettraient de limiter les injections. Ainsi, les 11 vaccins obligatoires représenteront 10 injections sur 2 ans.
Cette stratégie n’aurait pas non plus d’effet sur le système immunitaire des enfants concernés, contrairement à ce qui a été avancé. Le phénomène "d’épuisement" immunitaire n’aurait pas lieu d’être et n’aurait "aucune base scientifique". Pour rappel, 70 % des bambins reçoivent déjà ce nombre d’injections, selon le ministère de la Santé. Et les nourrissons sont exposés à des antigènes dès leur naissance.
13 pays recourent à l’obligation vaccinale
Mais les vaccins ont beau être efficaces à l’échelle individuelle, un effort collectif est nécessaire, rappelle l’Inserm. La protection de masse, qui permet d’interrompre la circulation des bactéries en cause, n’est possible que si la couverture vaccinale est supérieure à 90 %.
Plus le nombre de personnes vaccinées est élevé, moins les souches à risque se propagent. Si l’obligation vaccinale n’est pas l’arme ultime, elle représente une étape nécessaire, aux yeux de l’Inserm.
Mais pour bien faire, le gouvernement devra aussi appliquer les autres recommandations issues de la concertation citoyenne, estiment les experts auteurs de ce rapport. Les réclamations de la population et des professionnels de santé doivent être entendues.
La mise au point plaide en faveur d’une information transparente, d’une formation des soignants et des soignés sur la vaccination, y compris à l’école. Des programmes de recherche sont aussi nécessaires sur ce dossier délicat, à la fois sur le plan de la biologie et des sciences humaines.
Car si la France compte un grand nombre de réticents, l’obligation vaccinale n’est pas une exception nationale. 12 autres pays d’Europe ont fait ce choix. L’Australie, elle, a choisi de couper les allocations familiales aux parents réticents tandis que certains Etats américains en font une condition nécessaire à toute inscription scolaire.
(1) Les vaccins obligatoires à partir du 1er janvier 2018 seront : diphtérie, tétanos, poliomyélite, coqueluche, rougeole, oreillons, rubéole, haemophilus influenzae B, pneumocoque, méningocoque B, hépatite B.
Le vaccin expliqué en vidéo
Vidéo : Le Vaccin expliqué en vidéo
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