L'examen clinique permet le plus souvent de faire le diagnostic d'un vertige
Etant donné le grand nombre d'affections à l'origine de vertiges, le médecin doit réaliser une véritable enquête policière et recueillir le plus d'informations possibles afin de cerner les caractéristiques du vertige et orienter sa démarche diagnostique. La durée du vertige est déterminante ainsi que ses circonstances de survenue (positions particulières de la tête ou du corps, moments et lieux de survenue, prise éventuelle de certains médicaments).
D'autres signes peuvent être associés, comme des nausées ou des vomissements. Ceux-ci sont relativement fréquents, mais sans gravité particulière, survenant plutôt en cas de vertiges intenses. Des signes auditifs peuvent être présents au moment du vertige, comme des acouphènes ou bourdonnements d'oreille, une baisse de l'audition (hypoacousie), voire une surdité. Il s'agit parfois de céphalées, de tachycardie (accélération de la fréquence cardiaque) ou de bradycardie (ralentissement du rythme cardiaque), de sueurs ou encore de troubles visuels.
On distingue ainsi trois grands types de vertiges :
- les vertiges très brefs, de quelques secondes, déclenchés par des mouvements brusques de la tête ;
- les crises de vertiges durant quelques minutes et se répétant, parfois accompagnées de signes auditifs ou de céphalées ;
- le grand vertige isolé, pouvant s'installer pendant plusieurs jours.
Le médecin va ensuite orienter les explorations en fonction du type de vertige suspecté. Dans tous les cas, un examen des tympans et de l'audition est pratiqué.
Les causes de vertiges sont nombreuses
La liste de toutes les pathologies pouvant donner lieu à des vertiges serait longue et d'énumération fastidieuse, puisque plus de 150 causes sont recensées. Parmi celles-ci, trois dominent par leur fréquence :
- le vertige paroxystique positionnel bénin,
- la maladie de Ménière,
- la névrite vestibulaire.
Le vertige paroxystique positionnel bénin est le plus fréquent (environ un tiers des cas) et de diagnostic en général facilement évoqué devant un vertige intense et très bref, de l'ordre de quelques secondes, se déclenchant dans des circonstances bien précises (en tournant la tête, en se levant, en mettant la tête en extension ...). Ce type de vertige, qui ne s'accompagne d'aucun autre signe, est lié au déplacement de petits cristaux de carbonate de calcium, appelés otolithes, dans les canaux semi-circulaires de l'oreille interne. Le vertige paroxystique positionnel bénin guérit facilement grâce à une manœuvre positionnelle (la manœuvre de Hallpike) qui vise à faire sortir les otolithes du canal semi-circulaire.
La maladie de Ménière se caractérise par des crises vertigineuses qui se répètent, d'une durée de quelques minutes à plusieurs heures et de fréquence variable selon les sujets. Elle est typique par les signes qui accompagnent ces crises : une sensation de plénitude de l'oreille et des bourdonnements d'oreille précèdent la crise, nausées et/ou vomissements peuvent survenir au plus fort de celle-ci. L'évolution de la maladie est marquée par une baisse progressive de l'audition dans une oreille, pouvant aboutir à une véritable surdité au bout de quelques années. La cause en demeure encore aujourd'hui mal connue et le traitement fait appel à des médicaments tels que les antivertigineux, les anxiolytiques, associés à des règles d'hygiène de vie.
La névrite vestibulaire se présente comme un grand vertige qui se prolonge pendant plusieurs heures, voire même plusieurs jours. Elle ne s'accompagne le plus souvent d'aucun autre signe, si ce n'est un nystagmus important (ce sont des mouvements oculaires involontaires et saccadés). Elle est liée à une infection virale, comme le zona, les oreillons ou la varicelle.
A côté de ces trois maladies les plus fréquentes, nous citerons d'autres causes de vertiges, plus rares, mais plus graves ou nécessitant un traitement urgent. L'urgence est en effet le plus souvent évidente lorsqu'il s'agit d'un accident vasculaire cérébral ou d'un traumatisme crânien, au cours desquels les vertiges peuvent être associés à des céphalées et des pertes de connaissance. En plus d'un contexte évocateur, le diagnostic est fait par l'examen neurologique et l'imagerie médicale, notamment le scanner. Le neurinome de l'acoustique est une tumeur qui se manifeste plutôt par des troubles de l'équilibre gênant la vie quotidienne. Le diagnostic est évoqué par la présence d'une baisse progressive de l'audition unilatérale, éventuellement associée à des acouphènes.
Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de E-sante.
Votre adresse mail est collectée par E-sante.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.