Si vous faites plus 88 cm de tour de taille, vous êtes en danger de mort !

Votre tour de taille est un meilleur indicateur de votre santé que votre Indice de Masse Corporelle (IMC), selon une étude de l'Université de l'Iowa. Les femmes de plus de 50 ans ayant un tour de taille de plus de 88 cm ont 31% ont plus de risques de mort précoce, et cela, même avec un IMC “sain”.
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Pour les chercheurs de l'université de l'Iowa, il est plus utile de mesurer le tour du taille d'une femme que de calculer son Indice de Masse Corporelle (IMC) pour déterminer son risque de mort précoce.

Après avoir analysé les données de près de 157 000 Américaines ménopausées, recueillies pendant 20 ans, ils ont découvert que les femmes ayant un tour de taille de plus de 88 cm (taille 48) avaient 31% plus de risques de mourir prématurément que celles ayant un tour de taille standard, et cela même si leur IMC est bien situé entre 18,5 et 25 (corpulence normale).

IMC : une mesure pas si efficace

Les scientifiques mettent ainsi en doute la validité de la mesure de l’IMC, communément utilisée pour évaluer le surpoids et l'obésité chez un individu et reconnue par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Ils rappellent qu'elle ne prend pas en compte la localisation de la graisse et ne la distingue pas non plus des muscles.

Or, la graisse, située justement autour de la taille, est dangereuse pour la santé, car elle entoure les organes localisés dans l'abdomen. Elle peut être responsable de syndromes métaboliques, comme le diabète de type 2, l’hyper cholestérol, une tension artérielle élevée ou des risques de maladies cardiovasculaires.

L'étude, publiée dans le Journal of the American Medical Association le 24 juillet 2019, montre que les femmes ayant un IMC normal et un excédent de graisses abdominales avec un risque de mort précoce similaire à celles ayant un IMC de 30 ou plus. L'équipe de l'université américaine a également précisé que les deux premières causes des décès prématurés de ces participantes étaient les maladies cardiovasculaires et les cancers liés à l'obésité.

Mort précoce : revoir les éléments d'évaluation

Le professeur Wei Bao, co-auteur de la recherche explique "Les personnes ayant un poids normal selon l'IMC, indépendamment de leur obésité abdominale, sont généralement considérées comme normales par les services de santé, conformément aux directives en vigueur". Le scientifique déplore "Cela pourrait conduire à une occasion manquée lors de l'évaluation des risques et des programmes d'intervention pour ce sous-groupe à haut risque".

Il recommande ainsi que les professionnels de la santé prennent en compte le poids de la personne ainsi que la forme de son corps lorsqu'ils évaluent leur santé.

Graisse abdominale : comment l'éviter ?

Outre le tour de taille, il est possible d'identifier plus précisément si notre abdomen abrite de la graisse viscérale par le biais de la pression artérielle et d'un bilan lipidique. Pour réduire sa présence, il est préférable d’éviter la sédentarité en ayant une activité sportive régulière. Il faut également avoir un régime alimentaire équilibré.

Attention, le stress favorise également la production de cette graisse viscérale nocive et disgracieuse. Les personnes particulièrement angoissées sécrètent davantage de cortisol, une hormone qui joue un rôle important dans le stockage de ce type de graisse. Autre facteur aggravant : de nombreux individus stressés ont tendance à grignoter en privilégiant les produits sucrés. Ainsi pendant les périodes tendues - aussi bien personnelles que professionnelles - il faut veiller à avoir des activités relaxantes et favorisant le sommeil.

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Source : Association of Normal-Weight Central Obesity With All-Cause and Cause-Specific Mortality Among Postmenopausal Women, JAMA Network, 24 juillet 2019