L'accès aux soins des bénéficiaires de l'aide médicale reste perfectible
Accordée pour une durée d'un an renouvelable, l'aide médicale de l'Etat - à ne pas confondre avec la couverture maladie universelle (CMU) - s'adresse à des personnes dont les ressources sont inférieures à un plafond (équivalent à celui de la CMU) et qui résident en France de facon stable depuis plus de trois mois, mais sont en situation irrégulière. Les personnes concernées se trouvent de ce fait dépourvues le plus souvent de couverture maladie.L'étude réalisée par le ministère dresse un portrait des bénéficiaires de l'AME, dont les trois quarts résident en Ile-de-France. Ceux-ci sont, à 70%, de jeunes adultes âgés de 20 à 39 ans. En termes géographiques, un bénéficiaire sur deux est originaire d'Afrique, un sur cinq d'un pays du Maghreb et 17% d'un pays d'Asie. Six personnes sur dix résident en France depuis moins de cinq ans, mais un tiers déclare une durée de séjour comprise entre 5 et 9 ans et 7% au-delà de 10 ans.Les bénéficiaires de l'AME affichent un niveau scolaire relativement élevé, pour les hommes comme pour les femmes, avec notamment 30% de personnes déclarant un niveau d'études supérieures. La majorité des bénéficiaires de l'AME est insérée sur le marché de l'emploi : près de huit hommes sur dix et six femmes sur dix travaillent ou ont travaillé en France. Ils connaissent néanmoins des conditions de vie précaires. Souvent isolés (44% des hommes), très peu d'entre eux disposent d'un logement. Ils vivent le plus souvent au sein de la famille, chez des amis ou dans des foyers, centres d'accueil ou hôtels. Conséquence : 55% des hommes et 43% des femmes déclarent se sentir très ou plutôt seuls.Sur le plan médical, un patient sur cinq se considère en mauvaise ou en très mauvaise santé. Malgré une moyenne d'âge plutôt jeune, quatre bénéficiaires sur dix déclarent souffrir d'une ou plusieurs maladies chroniques ou être limités depuis au moins six mois en raison d'un problème de santé. Il convient toutefois de tenir compte du fait que l'enquête à été réalisée au moment où les personnes interrogées prenaient contact avec le système de soins.Plus grave : près d'un bénéficiaire de l'AME sur quatre (38% des hommes et 21% des femmes) déclare avoir renoncé à des soins au cours des 12 derniers mois, essentiellement pour des raisons financières. De plus, ce renoncement concerne principalement des soins de premier recours (médecin, médicaments et examens médicaux), alors qu'en population générale, il concerne presque uniquement les soins dentaires et l'optique.Les professionnels de santé confirment cette urgence des soins. Ainsi, en consultation de ville, les médecins estiment que 15% des patients présentent un besoin de soins urgents. En hospitalisation, les praticiens jugent qu'un bénéficiaire de l'AME sur deux présente un besoin de soins urgents (dont près de la moitié concerne des accouchements ou des suivis de grossesses simples ou compliqués). Pourtant, plus d'un bénéficiaire sur trois déclare avoir déjà expérimenté un refus de la part d'un professionnel de santé, le plus souvent un médecin de ville ou un pharmacien...Plus de renseignements :http://www.sante.gouv.fr/drees/etude-resultat/er-pdf/er645.pdfwww.hopital.fr
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